10 choses que vous ne savez peut-être pas sur la PMA

#1 – La PMA (procréation médicalement assistée) est aussi appelée AMP (assistance médicale à la procréation). C’est le terme le plus souvent utilisé dans les milieux médical et législatif.

#2 – Aux Pays-Bas, en Belgique, en Espagne, en Suède, en Norvège, en Islande, au Danemark, en Autriche, au Royaume-Uni, aux États-Unis, au Canada, en Argentine ou encore en Afrique du Sud, la PMA est légale pour les couples lesbiens. En France, elle est fermée aux femmes qui ne sont pas en couple hétérosexuel marié ou prouvant une vie commune depuis deux ans.

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Image ultrason d’une grossesse – DR ©

#3 – On appelle “bébés Thalys” les milliers d’enfants conçus en Belgique ou aux Pays-Bas par des femmes lesbiennes et/ou célibataires qui n’ont toujours pas accès à la PMA en France.

#4 – La PMA ne concerne pas que les femmes cisgenres, mais aussi les trans ft*. Cela est à lier avec l’injonction à la stérilisation comme prérequis au changement d’état civil (“le caractère irréversible du processus de changement de sexe“).

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Personne enceinte – DR ©

#5 – L’assurance maladie prend en charge à 100 % les frais liés à une PMA dans la limite de six inséminations artificielles et quatre fécondations in vitro, à condition que la femme ait moins de 43 ans.

#6 – Il existe 4 façons de procéder à une PMA en France :

L’insémination artificielle (10% de réussite) : le sperme est envoyé avec un cathéter introduit dans l’utérus, au moment de l’ovulation et avec le soutien d’une stimulation hormonale

La fécondation “in vitro” (20% de réussite) : les gamètes de la femme et de l’homme (ce dernier peut être le conjoint ou un donneur) sont mis en présence dans une boîte de culture à 37°C, en dehors du corps de la femme. Après la fécondation, l’embryon est replacé dans l’utérus.

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La fécondation in vitro – DR ©

La fécondation in vitro avec micro-injection (22% de réussite): à la différence de la précédente, la FIV avec micro-injection comprend une étape supplémentaire; les spermatozoïdes sont injectés manuellement directement dans l’ovocyte. Cette méthode représente 63% des FIV.

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Fécondation avec micro-injection – DR ©

L’accueil d’embryons (14% de réussite): un couple stérile ou souffrant de maladies génétiques peut demander à accueillir un embryon conçu par un autre couple (de façon volontaire, gratuite et anonyme). Cette technique reste rarement utilisée malgré une forte demande, faute de dons.

#7 – Plus d’un tiers des embryons conçus sont détruits. Les embryons congelés sont conservés pendant 5 ans. En 2006, 53% des 176 523 embryons congelés l’étaient toujours dans le cadre d’un projet parental, 10% devaient être détruits sur demande explicite des géniteurs, 5,8% étaient donnés à un couple stérile et 5% pour la recherche. Un quart avaient été abandonnés sans réponse des géniteurs et ont donc été détruits.

#8 – La PMA peut être “artisanale”, c’est-à-dire hors du circuit médical. Le plus souvent, une PMA artisanale recourt à la technique de l’insémination artificielle.

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Test de grossesse – DR ©

#9 – Le Conseil consultatif national d’éthique (CCNE) est toujours censé rendre un jour un avis sur l’ouverture de la PMA aux lesbiennes. L’échéance est repoussée sans cesse depuis février 2013.

[Mise à jour : avis du CCNE rendu en juin 2017]

#10 – L’ouverture du don d’ovocytes et de sperme par les personnes sans enfant, annoncée par la ministre de la Santé Marisol Touraine, répond à une pénurie de dons essentiellement d’ovocytes (la moitié des demandes ne peut être satisfaite), et dans une moindre mesure de sperme (13% des demandes sans réponse).
Les femmes célibataires sans enfant, qui ne peuvent donc pas recourir à une PMA, peuvent pourtant donner leurs ovocytes !

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Affiche du collectif « OuiOuiOui » qui a popularisé la revendication de la PMA pour toutes – Tetue ©