On vous avait déjà parlé du Festival de la Zouz : une soirée entièrement dédiée aux artistes, créatrices, musiciennes, à la programmation « all women ». La deuxième édition du Festival de la Zouz aura lieu ce jeudi 6 avril 2017 à « à la folie » dans le 19e à Paris. Les organisatrices de l’événement ont convié Les Soeurs Tétons, qui fabriquent des culottes engagées et militantes. On a voulu en savoir plus.

Les Ourses à Plumes : Pouvez-vous nous dire qui se cachent derrière “les Soeurs Tétons” ?

Les Soeurs Tétons : Deux nanas, Lucie Bambi Babayan, artiste tatoueuse, et Jeanne factotum artistique, on s’est rencontrées à l’école de broderie à Paris, ensuite on a fait une colocation ensemble à Nîmes, Lucie s’est lancé dans le tatouage à Lyon, sa ville natale, elle travaille depuis trois ans chez Marquis l’original et puis maintenant un peu dans toute la France. Jeanne s’est baladée dans le monde et à participé a pleins de projets artistiques, et puis s’est installée en Ariège et travaille maintenant dans une Ressourcerie.

Pourquoi avoir choisi ce nom pour votre marque?  Parce que justement, on ne voit pas assez de boobs ? C’est un peu #freethenipples en somme ?

Parce que nous nous sommes percé les tétons ensemble, nous avons arrêté de porter des soutien-gorges en même temps, donc c’est parti d’une private joke et puis quand nous avons lancé le projet, ce nom était évident, et c’est devenu une signature.

Et pourquoi des culottes ? Au-delà des messages qu’on peut lire dessus, c’est pas anodin d’avoir choisi de faire des culottes si ?

Non c’est pas du tout anodin, c’est parti d’une blague mais qui est devenue sérieuse (un peu…). Mettre des phrases qui parlent de sexe sur des culottes,  pour nous c’est essayer de briser des tabous.

Et les jeux de mots, ça vient d’où ? C’est important pour vous d’allier l’humour à une démarche plus militante ?

Les jeux de mots, ça vient de nous et de nos copains, ça a commencé pendant une soirée, on était saoules et puis on s’est amusées à détourner des proverbes et puis on s’est rendu compte que sur des culottes, c’était génial, même pas détournés il y a pleins de proverbes qui, une fois sur des culottes sont magnifiques. Utiliser l’humour, ça nous permet de dédramatiser sans pour autant dénigrer, mais ça rend accessible, et ça enlève une gêne par rapport à certains sujets, et oui, on peut rigoler du sexe, de l’homme, de la femme, et des autres. A chaque culotte qu’on imprime, on s’imagine, la première fois entre deux ou plusieurs personnes. On pense aux réactions, aux discussion que ça peut déclencher et finalement c’est ça le but : faire parler les gens, qu’il y ait un délire, une complicité, un échange.

J’imagine que vous vous définissez comme féministes ?

Aujourd’hui il existe tellement de définition du féminisme qu’il est difficile de savoir dans quelle case nous nous rangeons. Si parler de sexe ouvertement et de se battre pour l’égalité des êtres humains sur cette planète, c’est être féministe alors on est féministes.

Vous allez participer au Festival de la Zouz, le 6 avril 2017, pourquoi avez-vous décider d’y prendre part ? Ce sera la première apparition des Soeurs Tétons à Paris…

C’est le festival qui nous a contactées. Nous sommes très heureuses d’y participer, d’autant plus que c’est à Paris que nous nous sommes rencontrées et que l’idée des Soeurs Tétons à commencer à germer. Quelque part c’est une façon de concrétiser notre projet et de partager notre amour et notre humour avec autrui.

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Crédit photos : Les Soeurs Tétons // Visuel du Festival de La Zouz : ©Agathe Milliand