Les expos de femmes à ne pas rater au printemps 2017 !

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C’est le printemps aussi pour les expositions ! Quel que soit votre budget et vos goûts en matière d’art, il y a de quoi contenter les plus curieu-ses-x.

Projections : paysages de femmes

L’expo « projections » propose de réunir 5 artistes dont la majorité sont des femmes : Juliette Vivier, Daniele Gibrat, Allison Blumenthal, Yann Bagot et Olivier Moriette autour de la thématique du paysage. Elle a commencé le 13 avril 2017 et se visite gratuitement jusqu’au 30 avril 2017 à l’espace CP65 du Shakirail, 72, rue Riquet 75018. Un grand merci à Pauline Lisowski, commissaire d’exposition, qui nous a fait rencontrer les femmes qu’elle a exposées.

Juliette Vivier a travaillé la gravure à partir de 4 couches différentes en mêlant à la fois une montagne espagnole qu’elle a réellement visitée et une cartographie du même espace recréée à l’aide d’un logiciel de modélisation. Elle affectionne tout particulièrement les noirs, blancs et dégradés de gris pour la neutralité des frontières qu’ils permettent, laissant le regard parcourir plus librement l’espace recréé. Les arrêtes d’un cube sont les seules limitations volontairement visibles et ont permis la structure des couches de gravure. Le travail a été long, minutieux, ponctué par des corrections indispensables à la perfectibilité de l’oeuvre. Entre lieu réel et lieu imaginaire, cette gravure nous fait admirer autrement le paysage.

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Après une formation à l’ENSAD et de nombreuses résidences à l’étranger, Juliette Vivier a produit de très nombreuses oeuvres avec une prédilection particulière pour la gravure. Elle a aussi un projet commun et régulier avec Stéphanie Cazaentre, intitulé « conflits », travail à 4 mains construit sur le principe du cadavre exquis comme un jeu de ping-pong : l’une propose un sujet, l’autre en fait une œuvre. Elles se surprennent souvent et il arrive même qu’elles nourrissent leurs œuvres personnelles par ce jeu ou qu’à l’inverse, le ping-pong leur fournisse une matière pour une nouvelle œuvre qu’elles ne soupçonnaient pas.

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Danièle Gibrat travaille lepaysage en rapport avec l’expression du secret. Son œuvre propose un relief discrètement enveloppé, une montagne renfermant un secret douloureux. Elle puise dans son expérience personnelle l’inspiration nécessaire à sa création. Sa technique est volontairement rudimentaire : le stylo à bille sur le papier blanc, qu’elle n’hésite pas à déchirer par endroits. Elle expose aussi une série de pièces boisées teintées d’encre, que l’on peut voir avec une multiplication de points de vue, quelques mots terribles se lisent sur un côté mais pas de l’autre.

Dans son parcours, Danièle Gibrat a un rapport privilégié avec l’écriture, en particulier la poésie mais aussi la photographie. Elle a d’abord régulièrement travaillé avec des écrivain-e-s, tout en explorant les arts picturaux et sculpturaux. Elle a récemment participé à un projet photographique sur le mur d’enceinte de la maison d’art Bernard Anthonioz à Nogent-sur-Marne intitulé « l’archipel du funambule » qui permet de découvrir au-delà du mur le parc de la maison.

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Allison Blumenthal a d’abord beaucoup pratiqué la photographie argentique avant de revenir à des techniques plus manuelles comme la peinture ou le dessin. Elle a travaillé un relief qu’elle a fréquenté à partir d’une carte dont elle a effacé le texte. Les pastels, comme la peinture, lui permettent de mettre davantage en valeur les couleurs et les formes des paysages plus que les lieux eux-mêmes. Les photos visibles pendant cette exposition se focalisent sur des pierres particulièrement colorées qu’on ne distingue pas au premier coup d’oeil lorsqu’on se promène dans le désert. Elle a cherché à jouer sur les perspectives de l’échelle de la pierre à celle de la carte, ce qui multiplie les niveaux de lecture.

Allison Blumenthal est autodidacte et se consacre à l’art après une carrière administrative à New York. Arrivée en France en 2010, elle est heureuse de montrer son travail et envisage d’enseigner parallèlement à sa carrière artistique. Elle a eu beaucoup de plaisir à exposer aux côtés de Claire Colin-Collin pour un projet intitulé « Subito-Presto », du 3 novembre au 6 novembre 2016 au 78 rue du Temple à Paris. Former des groupes avec d’autres femmes artistes lui semble important, plus stimulant aussi lorsqu’on embrasse une carrière qui demande de passer beaucoup de temps seule et qu’on ne bénéficie pas des réseaux apportés par les écoles d’art. Son conseil de lecture sur le rapport des femmes artistes au monde de l’art : Un monde flamboyant (The Blazing world) de Siri Huztvedt, 2014, traduit par Christine Le Boeuf chez Actes Sud.

Pour compléter la thématique de cette exposition, vous pouvez voir le film Ascent de Fiona Tan, qui a été présenté hors compétition au 39e Festival International des Films de Femmes de Créteil. Ce long-métrage documentaire est un film expérimental qui raconte une histoire par un montage de milliers de photos du mont Fuji, une voix off et une création sonore particulièrement riche.

Mode, sexualité, Camille Claudel… faites votre choix !

Le week-prochain : 28 et 29 avril 2017, vous pourrez voir une exposition militante sur les sexualités organisée par l’association Scampi Club. Vernissage, brunch, conférence dessinée avec Les Chahuteuses auront lieu au Bunker 105. Infos pratiques : 105 avenue de la République 75011, événement facebook. Entrée gratuite.

L’expo Kimono, Au bohneur des dames a débuté le 22 février 2017 et s’achèvera le 22 mai 2017 au Musée National des Arts Asiatiques Guimet, 6 place d’Iena, 75016. À noter : une nocturne exceptionnelle le 6 mai 2017 de 18h à 23h.

Toujours sur le thème de la mode articulé avec l’histoire de la condition féminine, une exposition gratuite a lieu à la bibliothèque Forney jusqu’au 17 juin 2017 intitulée « Mode et femmes 14/18 »

Si vous ne l’avez pas encore visité, le musée Camille Claudel a ouvert ses portes le 26 mars 2017,  une bonne occasion de (re)découvrir la femme et son œuvre si longtemps délaissée.

Si vous préférez les lieux plus secrets, allez voir les peintures souterraines de Misti. Pour plus d’informations : https://www.misti-artiste.com/

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