Lancement de la première enquête nationale sur la biphobie

La bisexualité existe, et la biphobie aussi. Depuis 2012 et le lancement de la première enquête sur la bisexualité, les associations enquêteuses s’interrogent sur cette orientation sexuelle et/ou affective. Ce 23 septembre 2017 sort une nouvelle enquête, sur la biphobie cette fois. Nous nous sommes rendues à la présentation du questionnaire, afin d’en savoir plus sur son contenu.

enquete-biphobie
Bannière de l’enquête

Ce 23 septembre 2017, journée internationale de la bisexualité, une enquête nationale est ouverte sur la biphobie. Elaborée par Act Up-Paris, Bi’cause, FièrEs, Le Mag Jeunes LGBT et SOS Homophobie, elle s’inscrit dans la continuité de l’enquête sur la bisexualité publiée en 2015. Les résultats de cette dernière enquête avaient mis en lumière des témoignages de biphobie, et SOS Homophobie rappelle « qu’entre 2015 et 2016, les actes biphobes ont augmenté de 32% ».

Cette enquête s’adresse à toute personne s’identifiant comme bisexuelle, pansexuelle, en questionnement, ayant des pratiques avec des personnes de genre différent et/ou ayant pu être victime de biphobie. Il faut être de nationalité française car c’est le panel choisi, mais il n’y a pas de limite d’âge. Elle repose sur l’autodétermination, dans le sens où aucune définition de la bisexualité/pansexualité n’est indiquée. Mais pour info, la définition proposée par Bi’cause est : « le fait d’éprouver de l’attirance sexuelle et/ou émotionnelle et/ou sentimentale pour les personnes de tous sexes et de tous genres »[1].

Explications du questionnaire

L’enquête comporte 5 parties. La première porte sur l’identité du/de la répondant-e et vise à évaluer si le rapport à la biphobie fluctue en fonction de son milieu d’origine, de son niveau d’étude, et pour savoir si s’identifier biE/pan est propre à certaines catégories ou non.

La deuxième partie, plutôt élaborée par Bi’cause, s’intéresse à la visibilité des biEs, pour savoir si elles sont audibles auprès de leurs ami-e-s, famille, voisin-e-s, dans les réseaux sociaux et auprès du corps médical. Cette question sur le rapport au corps médical est plus spécifiquement détaillée car les enquêteurices souhaitaient mettre en lumière les violences médicales que pouvaient subir les personnes biEs/pan.

La troisième, présentée par SOS Homophobie, porte sur les discriminations et/ou agressions subies en fonction de ses attirances. Elle cherche à déterminer comment s’exprime la biphobie en demandant de préciser le contexte des violences vécues et pour voir si elles ne seraient pas corrélées à d’autres oppressions (sexisme, transphobie, racisme, sérophobie, handiphobie, psychophobie, grossophobie, toxicophobie ou autre).

Act Up-Paris s’est occupé de la quatrième partie, qui s’intéresse à la santé mentale et sexuelle des personnes concernées afin de savoir si les préjugés, leur invisibilisation, avaient des conséquences sur leur bien-être.

La dernière partie, coordonnée par FièrEs, montre la volonté d’une démarche intersectionnelle puisqu’elle interroge plus en détail les croisements entre la biphobie et les autres oppressions. Elles souhaitaient recueillir des chiffres prouvant notamment l’articulation entre biphobie et patriarcat. Elles rappellent que les actes biphobes peuvent être commis aussi bien par des personnes de la communauté LGBTIQ+ que par des personnes qui y sont externes. Par exemple, dans l’enquête sur la bisexualité publiée en 2015, les résultats montrent que 8% des gays, 5% des lesbiennes et 3% des hétéros considèrent que la bisexualité est quelque chose de passager.

L’enquête sort en version papier et sur Internet. Vous pouvez la remplir ici : enquete-biphobie.org. Le but est de recueillir assez de données pour avoir des matériaux durables et fouillés, afin de les présenter aux institutions et lieux militants, n’hésitez donc pas à la transférer autour de vous !

 

[1] http://bicause.fr/bisexualite/

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