Être sans-papiers n’est pas un délit, c’est une situation administrative.
Le Cercle de Résistance se réunit tous les derniers jeudis du mois devant la station Denfert-Rochereau du RER B. A chaque fois, les personnes réunies forment un cercle autour d’une pancarte, « Nous soutenons les migrants sans papiers », dans le but de briser les idées pré-faites que les politiques véhiculent sur les migrant-e-s. Chacun-e porte sur son dos une pancarte dénonçant une « immigration jetable » où la société discrimine selon « la pauvreté, la couleur de peau, l’errance ».
L’une des interrogées précise : « Si nous le faisons c’est pour compenser le manque d’informations ou les fausses informations que les médias populaires divulguent. C’est pour renseigner. »
Sur leur tract, la violence d’État est dénoncée : enfermement d’hommes, de femmes et d’enfants dans des Centres de Rétention Administrative (CRA), des expulsions qui condamnent, souvent, ces demandeu-se-r-s d’asiles en danger dans leur pays, la « destruction à répétition des lieux de vie des Rroms » mais aussi fermeture sélective des frontières ou encore « mensonges de ceux qui ont voulu faire des immigrés les boucs émissaires responsables de tous nos maux. »
Pour accompagner ce mouvement de résistance, le Mémorial des morts aux frontières de l’Europe recense les histoires de plus de 14.000 réfugié-e-s décédé-e-s aux portes de l’Europe de 1988 à 2011.
Notons que les femmes sont aussi nombreuses que les hommes à fuir leur pays. « Traditionnellement, on imagine toujours que les femmes migrent pour se marier ou pour rejoindre leur mari. Mais cette image n’est plus juste. De plus en plus, elles font ce choix de manière indépendante, à la recherche d’un travail, d’une vie meilleure… » affirme Sylvie Briet dans un article de genreenaction. La plupart s’échappent dans l’espoir d’être plus libres, d’éviter l’excision, d’échapper à des mariages forcées, ou bien à des crimes d’honneurs. En 2013, on recense près de 1.000 femmes/adolescentes tuées pour avoir déshonoré leur famille, au Pakistan.
Ne pas se taire face à une oppression c’est déjà militer ; renseigner et conscientiser c’est déjà lutter. Voici donc quelques rendez-vous qui ont besoin de plus de voix, d’oreilles et de pancartes :
— Le Cercle de Résistance nous attend tous les derniers jeudis du mois devant le RER B Denfert-Rochereau de 18h30 à 19h30.
— La Coordination des Sans-Papiers de Paris (CSP75) se réunit tous les vendredis à 14h30 Place de la République pour s’opposer à la loi qui sera votée au mois de mai 2015. Elle permettra de remettre en cause les titres de séjours plus facilement, de rendre les mesures de départs forcées plus efficaces et de faciliter les échanges d’informations concernant les personnes étrangères portant gravement atteinte à leur vie privée.
— La voix des Rroms, agence de presses des Rroms de France tient une émission de radio chaque premier mercredi du mois, Le jour de la sirène, de 17h00 à 18h00.
— La Coalition Internationale des Sans-Papiers (CISPM) « lutte pour l’avancée des droits des sans-papiers, des migrants et des demandeurs d’asile« .
Photos prises par : Allium.