Femmes en résistance, l’expo

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L’affiche de l’exposition « Femmes en résistance » met en valeur les héroïnes d’une série de BD sur la même thématique. Crédits © Ourse Malléchée

Pendant longtemps la place des femmes dans les mouvements de la Résistance a été ignorée, alors qu’elles sont pourtant très impliquées. Pour combler ce manque, les éditions Casterman, sur une proposition d’Emmanuelle Polack, historienne française, ont entamé une série de bande-dessinées, romançant l’engagement de quelques grandes figures féminines. Quatre BD historiques sont déjà parues. Ils sont dédiés à Amy Johnson, Sophie Scholl, Berty Albretch et Mila Racine.

Oui, les femmes résistaient

L’exposition proposée au Mémorial de la Shoah, à Paris, jusqu’au 30 septembre 2016, met en avant le travail de recherche qui a été accompli pour réaliser ces ouvrages. Archives, photos, tracts, éléments de contexte sur la vie d’une femme au moment de la Seconde guerre mondiale… Un travail aussi sur ces quatre figures, qui a été ensuite synthétisé à la fin de chaque BD, en quelques pages.

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L’historienne française Emmanuelle Polack présente la partie résumant la biographie d’Amy Johnson dans l’album qui lui est dédié. Crédits © Ourse Malléchée

Les rôles que les femmes avaient dans la Résistance étaient très variés : passeuse, pilote, cacheuse d’enfants, imprimeuse de tracts… Même si certaines activités comme la liaison, le secrétariat, le service social, sont plus volontiers confiées aux résistantes, qui restent largement en marge des fonctions de décision.

Si leurs missions étaient toutes aussi risquées que celles des hommes, leur sort différait. Les hommes étaient la plupart du temps fusillés, tandis que les femmes étaient déportées vers les camps de concentration.

« Je voulais apporter à mes collègues enseignant-e-s d’histoire, des outils pour parler de la Seconde guerre mondiale à leurs jeunes élèves », explique Emmanuelle Polack, qui a participé à la scénarisation des bandes-dessinées. La forme de la bande-dessinée est en effet un moyen de sensibilisation plus populaire que de simples archives mises bout à bout. Si le premier public visé est scolaire, les adultes se plaisent aussi à lire ces bandes-dessinées, témoignages d’une époque noire.

On s’identifie à ces parcours individuels de femmes, dont le courage et l’engagement sont sans bornes. « Amy Johnson, une Anglaise, a été choisie pour montrer ces femmes qui s’émancipaient en osant faire des métiers d’hommes comme celui de pilote ; Sophie Scholl incarne la jeunesse allemande qui se révolte ; Berty Albretch était bien plus qu’une secrétaire mais la co-fondatrice du mouvement Combat ; quant à Mila Racine, c’est une résistante juive qui aura sauvé plus de 270.000 enfants de confession juive », décrit Emmanuelle Polack.

L’engagement des Juives

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Les visages de résistantes juives Crédits © Ourse Malléchée

Autre volet de l’exposition, un autre oubli concernant l’identité des résistant-e-s : l’engagement des femmes juives. L’Histoire montre souvent les Juives et les Juifs comme une population qui a subi, s’est laissée faire, voulant ignorer les menaces qui se préparaient. Mais c’est oublier qu’une partie des Juives et des Juifs s’est elle aussi engagée dans le mouvement de la Résistance, à double risque.

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