La marée à Bologne en préparation du 8 mars

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Dans l’optique du 8 mars, près de 2000 personnes se sont réunies à l’université de Bologne en Italie les 4 et 5 février. Convoqué∙es par Non una di meno, des féministes de toute l’Italie sont venu∙es discuter et réaffirmer les revendications qui seront défendues lors de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes.

 

Le mouvement « Non una di meno » (« pas une de moins ») en Italie, est issu de « Ni una menos », né en Argentine en 2015 lors de manifestions contre le féminicide et les violences machistes. Il s’agit d’un mouvement autonome (autogéré et autofinancé), dont sont signataires une centaine d’associations et groupes féministes, des centres antiviolences et des personnes non-organisées de toute l’Italie.

Le 27 novembre 2016, au lendemain de la manifestation nationale contre les violences faites aux femmes ayant regroupé environ 200.000 personnes, 1200 signataires se sont réuni∙es à Rome pour préparer les huit tables de discussion autour desquelles nous avons travaillé les 4 et 5 février derniers.

Lors du week-end, l’appel à la grève nationale le 8 mars a été confirmé et chaque groupe déplacé a été encouragé à diffuser l’information dans sa région de provenance. Chaque participant∙e pouvait assister à une des huit tables de discussion, parmi : travail et sécurité sociale ; féminisme(s) et migration(s) ; éducation aux différences, à l’affectivité et à la sexualité ; narration de la violence dans les médias ; plan juridique et légal ; droit à la santé sexuelle et reproductive ; sexisme dans les mouvements ; parcours de sortie de la violence.

Chaque atelier regroupait 100 à 200 personnes et devait, à la fin du week-end, présenter le résultat de sa réflexion et des idées pour la grève. Après un moment de partage d’expériences, les ateliers se sont divisés en plus petits groupes. Les points soulevés par les tables de discussions, mis en commun lors de l’assemblée plénière de clôture, ont affirmé : que la réponse à la violence est l’autonomie ; que la justice doit être plus efficace à protéger les femmes ; que sur nos corps, nos désirs et notre santé, nous décidons ; que tant que les droits du travail ne seront pas respectés, nous ferons la grève ; que nous revendiquons le droit de se déplacer et de s’installer sans conditions ; que l’école publique soit un lieu qui défie les hiérarchies de genre et les stéréotypes ; que des lieux politiques et physiques transféministes et antisexistes soient accessibles sur nos territoires ; que nous refusons le langage sexiste et misogyne. Pour toutes ces raisons, nous appelons à la grève des moyens de production et de reproduction.

Des débats virulents ont animé le week-end, mais le consensus contre les violences machistes a permis de rassembler malgré les divergences. L’intersectionalité et la volonté de s’éloigner d’un féminisme blanc ont toutefois été affirmées par les organisatrices. L’assemblée plénière de clôture était secouée d’applaudissements massifs à chaque point évoqué, laissant presque oublier les moments tendus des dernières heures. La « marée » enthousiaste dans l’amphi plein à craquer nous laisse un sentiment de réussite et nous prenons rendez-vous les 22 et 23 avril, à Rome cette fois, car la lutte ne s’arrêtera pas au 8 mars.

#siamomarea #niunamenos #nonunadimeno

Amélie W. (Vicenza – Italie)

 

Sources (en italien):

https://ilmanifesto.it/non-una-di-meno-siamo-pronte-a-bloccare-il-paese/

https://nonunadimeno.wordpress.com/

https://nonunadimeno.wordpress.com/2017/02/08/8-punti-per-l8-marzo-non-unora-meno-di-sciopero/

Illustration : blog de Non una di meno ici https://nonunadimeno.wordpress.com/portfolio/foto

 

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