Quelques coups de cœur filmiques des Ourses à plumes

Petite sélection de quelques coups de cœur de films (surtout de fiction), de plusieurs membres de l’équipe des Ourses à plumes, publiée dans notre 3e revue papier.

Mignonnes

Ce film de Maïmouna Doucouré sorti en 2020 a valu une nomination aux Césars à la réalisatrice dans la catégorie meilleur premier film et a suscité à sa sortie de multiples polémiques. Il fait le portrait de cette dure réalité à laquelle sont confrontées de nombreuses petites filles à qui on fait comprendre très tôt que leurs corps sont l’objet du désir masculin. À travers cette œuvre d’une nécessité incontestable, la réalisatrice révèle des peurs et blessures qui ne sont pas propres à l’héroïne du film, mais à des générations d’enfants.
Amy, 11 ans, rencontre un groupe de danseuses appelées « Les Mignonnes » et s’initie à la danse pour les rejoindre et échapper à un drame familial. La réalisatrice a effectué un travail de terrain de plus d’un an pour réaliser ce film, qui se ressent presque comme un documentaire tant il est juste et fin. Il ne décrit d’ailleurs pas seulement cette réalité, mais questionne le rôle et l’inaction des adultes dans des contextes alarmants.

Yasmina

Le mariage de Vérida

Ce film de Michela Occhipinti sorti en 2019 aborde la question du gavage des jeunes femmes de la capitale mauritaniennes avant leur mariage. On est invité-e-s dans l’intimité du quotidien de Vérida et ses amies à la fois plein de rêves et d’espoir, mais également teinté de traditions qui entravent leurs libertés. Ce film est une fenêtre sur la dureté du rituel de gavage, accepté et embrassé par certaines futures mariées qui se complaisent dans ces coutumes, mais mal toléré par d’autres. Malgré leurs différences de jugement, toutes ces jeunes femmes vivent des quotidiens similaires et la même oppression.

Leila

Deux

Une histoire d’amour entre deux vieilles femmes, Nina et Madeleine, voisines de palier, qui cachent leur relation au reste du monde, y compris à Anne, la fille de Madeleine. Elles prévoient de déménager ensemble à Rome, mais Madeleine est victime d’un AVC. Ce film bouleversant et lumineux de Filippo Meneghetti, est servi par deux actrices talentueuses, qui explore de manière touchante une relation amoureuse, mais aussi le lien mère-fille. César du meilleur premier film en 2021.

Clara

Adolescentes

Ce film documentaire de Sébastien Lifshitz, sorti en 2019, a été récompensé par trois Césars. Il aura fallu 500 heures de rushes pour donner ce documentaire de 2h qui suit au plus près deux jeunes filles évoluant à Brive-la-Gaillarde, ville de Corrèze. Ce film aura pris cinq années à son réalisateur et à ses deux actrices principales pour trouver son aboutissement. Passant d’enfants à jeunes adultes, Anaïs et Emma, amies depuis toujours, s’éloignent et se retrouvent tout au long de leur parcours. De nombreux sujets y sont évoqués par le film : cursus scolaire, vie quotidienne, désirs, choix et ambitions, mais aussi rapports familiaux, milieux sociaux, amitiés et amours, réussites et déconvenues.

Sianourse

La Rivière sans repos

Ce long métrage de Marie-Hélène Cousineau et Madeline Ivalu, sorti en 2019, nous offre des images pleines de grâce et de douceur en suivant le destin d’Elsa, une jeune femme inuite, qui tente tant bien que mal de trouver sa place dans un territoire colonisé par les Américain-e-s. Entre modernité et tradition, Elsa devra puiser dans la rugosité et la majesté des paysages qui l’entourent et que traverse l’indomptable rivière Koksoak, pour devenir la femme forte et indépendante qu’elle aspire à être et surmonter ses désillusions.

Lena

Lipstick under my burkha

Interdit en Inde, ce film d’Alankrita Shrivastava, sorti en 2016, donne à voir le parcours de quatre femmes, d’âges différents, en quête d’émancipation. L’étudiante à l’université qui utilise sa burkha pour voler des fringues branchées au centre commercial et rêve de chanter sur scène. La jeune femme fiancée de force à un homme riche, mais qui en aime un autre au profil bohème. La femme mariée, trois enfants, qui travaille en cachette de son mari, violent. Enfin, la « Tata », une grand-mère qui lit de la littérature érotique, en espérant pouvoir encore être aimée. Des situations parfois tragiques, mais qui sont abordées avec un humour mordant et insolent. À l’image de ces femmes qui continuent de garder espoir et trouvent de la liberté où elles peuvent.

Delphine

Cet article a été publié dans le troisième numéro de notre revue papier féministe, publié en septembre 2021. Si vous souhaitez l'acheter, c'est encore possible ici.

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Ceci est le compte officiel du webzine Les Ourses à plumes.

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