Pour pouvoir boucler son budget 2021, le Planning familial de Gironde est contraint de lancer un appel à dons pour pouvoir continuer ses activités l’année prochaine. Interview d’Annie Carraretto, sa co-présidente.

Pourquoi le Planning familial de Gironde lance-t-il cet hiver un appel à dons ?
Annie Carraretto : C’est la première fois que nous avons recours à un appel à dons de cette manière, jusque-là notre budget restait à l’équilibre. Nous faisons cette année face à un exercice déficitaire important, le garder pour l’année prochaine mettrait en péril nos activités. Nous avons donc lancé un appel à dons de 20.000 euros, nous en sommes pour l’instant à 85% de l’objectif de ce crowdfunding.
Cette situation financière est-elle liée à la crise sanitaire ?
La crise sanitaire a en effet empêché certaines de nos actions extérieures (prévention…) de se tenir. Nous recevions des subventions pour certains projets, et celles-ci ont donc été reportées ou annulées, alors qu’elles nous permettaient en temps habituel de notamment payer nos salariées. Nous avons fait le choix pendant la crise sanitaire de rester ouvert, de ne pas mettre nos salariées au chômage partiel, car il fallait rester présentes, garder un lien avec le public, continuer nos actions même si autrement. Il y a eu des besoins importants concernant la question des violences, mais aussi celle de l’avortement. Pendant cette période de crise sanitaire, certaines situations ont pris plus de retard, rendant la prise en charge plus complexe. Nous avons eu donc eu moins de subventions, mais aussi plus de besoins.
Comment le Planning familial de Gironde est financé ? Avez-vous cherché de l’aide auprès des acteurs qui vous financent habituellement ?
Nous recevons des subventions de l’Agence régionale de santé (ARS), la délégation aux droits des femmes, le conseil départemental, ainsi que le conseil régional (via notre fédération). Cela finance principalement des actions de prévention, mises en œuvre avec nos 6 salariées et nos bénévoles. Mais ces moyens ne sont pas à la hauteur de nos besoins actuels… et c’est une problématique que connaissent beaucoup d’associations féministes. C’est assez difficile à digérer alors que la lutte contre les violences faites aux femmes est censée être une grande cause nationale. Et que nous remplissons des missions que l’Etat devrait assurer. Il serait temps de déclencher d’importants plans de prévention.
Nous avons interpellé les acteurs publics, nous attendons encore des réponses. Le Conseil départemental nous a aidé et continuera. L’ARS nous a promis d’augmenter nos subventions pour 2022 et 2023, ce qui nous redonne confiance en l’avenir. Mais c’est pour 2021 qu’il faut agir maintenant pour ne pas que les années suivantes soient amputées par ce déficit, pour que les subventions à venir soient utilisées à la construction de projets et non pas à combler des trous.
Le Planning familial, au niveau national, récolte aussi des dons pour pouvoir aider tout au long de l’année ses associations en difficulté.
Le lien vers le crowdfunding : https://www.helloasso.com/associations/planning familial 33/collectes/malgre-le-manque-de-ble-on-a-continue
Je n’avais pas idée que le planning familial puisse être une association et manquer de moyens, il est tellement essentiel … Merci pour l’info et le partage !
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