Des violences constatées par l’équipe médicale
Le titre de la pétition est clair : « Aucune procédure disciplinaire dans la lutte contre les violences ». La mobilisation autour de l’affaire de Catherine Coq s’oppose en effet au recours au secret médical contre l’avis et la demande de la patiente.
En l’occurrence, Valérie, elle-même sage-femme, deux ans après avoir été hospitalisée aux Bluets en tant que « femme enceinte particulièrement vulnérable » suite à une dispute conjugale, demande à la sage-femme l’ayant suivie à l’époque une attestation dans le cadre d’une procédure de divorce. Catherine Coq rédige ce document de façon objective et prévient par courrier recommandé l’Ordre National et l’Ordre Départemental des Sages-Femmes.
Plainte du mari et mobilisation de soutien à la sage-femme
Le conjoint de Valérie porte alors plainte auprès de l’Ordre Départemental des Sages-Femmes, plainte qui est estimée recevable. La Chambre Disciplinaire de Première Instance déboutera pourtant la plainte, condamnant le plaignant à 1500 euros pour les frais d’avocat. Mais le plaignant a fait appel, et la mobilisation de soutien à Catherine Coq se poursuit. Le Collectif Féministe Contre le Viol a ainsi fait paraître un communiqué de soutien et la pétition a reçu signatures dont celle du Planning familial et du président de l’Union Syndicale des Médecins des Centres de Santé.
Alors que la prévalence des violences conjugales pendant la grossesse est largement reconnue dans le corps médical corps par les pouvoirs publics, cette procédure, si elle aboutit à une sanction de la sage-femme, impliquerait que le rôle social des sages-femmes et de manière générale des équipes d’obstétrique serait limité au constat et à l’accueil mais en aucun cas à l’accompagnement et au soutien, ne serait-ce que par leurs témoignages. Une telle jurisprudence aurait de toute évidence des dégâts considérables que ce soit dans la lutte concrète contre les violences en bâillonnant les personnels, ou dans la confiance que leur portent les femmes en situation de vulnérabilité.