L’artiste Estelle Prudent, noire et lesbienne, expose son oeuvre au Centre LGBT de Paris. Ses photos « Queer super power » dénoncent l’invisibilisation de la communauté queer racisée, tandis que ses « Penses Bêtes » témoignent d’instants de discriminations (racisme, sexisme, lgbtphobies, violence sexuelles…). Deux projets avec le même but : « libérer la parole des concerné-e-s ».

Jusqu’au 31 mai 2018, Estelle Prudent expose au Centre LGBT de Paris (63 rue Beaubourg). Vous pourrez y découvrir deux projets distincts : « Queer super power » et « Pense Bêtes ».
Avec « Queer super power », Estelle Prudent donne de la visibilité à la communauté queer racisée. « Chaque modèle a choisi ce qu’ille voulait faire passer comme message, sur sa pancarte, mais aussi dans le lieu qu’ille choisissait, ses vêtements, sa coiffure… », explique la photographe. Lesbienne et Noire, Estelle Prudent se définit comme « une artiste queer », et souhaite offrir des représentations auxquelles elle aurait voulu avoir accès plus jeune. Son projet a été repris cette année pour la campagne d’affichage de SOS homophobie.

Au sous-sol du Centre LGBT, c’est un projet plus ancien que l’artiste expose. Né pendant ses années étudiantes, « Pense Bêtes » remplit les murs de papiers avec des témoignages de discriminations subies (racisme, sexisme, lgbtphobies, violences sexuelles…). Accompagnés de pictogrammes, cette forme épurée permet de « libérer la parole des concerné-e-s ». Ce partage d’expériences permet aussi d' »alléger le poids des violences subies », ou encore « comprendre qu’il ne faut pas culpabiliser de ne pas avoir réussi à réagir ».
Les Ourses à plumes ont profité de l'exposition pour interviewer plus longuement Estelle Prudent, vous pourrez retrouver cet entretien dans le premier numéro de notre revue féministe encore en cours d'élaboration. Pour le commander, c'est par ici !