Des stages pour « stimuler les circuits du plaisir »

Encore aujourd’hui, de nombreuses femmes connaissent peu le fonctionnement de leur corps et en éprouvent la curiosité. Le compte Instagram « t’as joui » de Dora Moutot qui vise à démocratiser l’orgasme féminin, a récolté des milliers d’abonné.e.s en quelques jours. Cette méconnaissance peut conduire à des blessures intimes ou encore à un non épanouissement sexuel. Nina Notario, thérapeute à Toulouse et à Foix, a choisi de travailler sur le corps pour que les femmes se découvrent ou se redécouvrent. Rencontre.

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© Nina Notario

Guérir des blessures intimes en travaillant sur le psycho-corporel, c’est le travail que fait Nina Notario avec ses patientes. La thérapeute s’est d’abord formée à l’étranger, aux États-Unis, en Australie ou encore en Inde pour finalement ouvrir un cabinet à Toulouse et plus récemment un à Foix. En séance, elle reçoit des femmes d’une vingtaine d’année à la ménopause, qui se posent des questions sur leur sexualité, leurs règles, leurs corps.

Travailler sur le vécu

« Je travaille pour libérer ce qui doit être libéré, confie-t-elle, j’appelle ça des soins de l’intime. La notion d’intime est large et la définition est propre à chacune. Pour moi, il s’agit de faire ‘sauter des verrous’ afin d’atteindre un épanouissement personnel. »

Ces ‘verrous’ dont la thérapeute parle peuvent être liés à des traumatismes, mais également à la mémoire des traumatismes familiaux. De nombreuses recherches ont prouvé que les cellules gardent une mémoire de intergénérationnelle. « Pour faire simple le corps est dans la vérité du vécu et l’esprit est plutôt là pour protéger, pour avancer dans la vie quand il nous arrive des choses à nous ou à notre lignée », commente la thérapeute.

Dans un article de 2006 paru dans la revue scientifique Thérapie familiale, Florence Calicis se focalise sur le fait que les traumatismes psychiques peuvent se transmettre de génération en génération : « Dans certains cas en effet, le symptôme de l’enfant pour lequel nous sommes consultés ne peut se comprendre qu’en débusquant un traumatisme enfoui d’un de ses parents », affirme la scientifique.

Nina Notario a également créé des stages en groupe où elle propose une approche un peu différente des séances individuelles. Grâce à ces événements, toujours complets, elle donne des outils et des apports théoriques à des femmes désireuses de mieux connaître leurs corps afin de stimuler les « circuits du plaisir ».

« Je guide les personnes par un mouvement corporel à aller chercher l’énergie vitale et corporelle qui se loge dans le périnée. Cette énergie fait que l’on ressent et s’approprie le plaisir, que l’on connaît son corps. Quand on acquiert une autonomie et qu’on comprend les circuits du plaisir, on peut le décliner dans son couple, dans sa vie », explique la thérapeute. D’autres thèmes sont proposés lors des stages comme « initiation à l’œuf de Yoni » ou encore « guérison des mémoires et blessures intimes ».

Le périnée, chakra racine

La majeure partie des formations de Nina Notario se tournent vers le périnée : « Le périnée c’est un muscle mais c’est aussi un grand centre énergétique qu’on appelle le chakra racine ou le chakra premier dans les médecines ancestrales. C’est un peu comme un hamac, c’est la base du bassin, un peu comme un maillage. » Ce muscle, que l’on connaît très mal, soutient tous nos organes, il est lié au plaisir, au vagin, au clitoris.

Les connaissances sur le périnée ont disparu au fur et à mesure, avec la médicalisation des pratiques et la dépossession des savoirs des femmes. Tous les jours, notre hygiène de vie, notre posture, l’abîment. C’est en redonnant des clés pour « réinformer le corps »  de ce qui est bon pour lui, que Nina Notario parvient à résoudre de nombreux problèmes liés à ce muscle.

« Quand le muscle est engorgé, ça ne circule pas bien et la rééducation du périnée est très difficile », explique la thérapeute. « C’est pour ça que certaines rééducations du périnée après une grossesse ne fonctionnent pas. »

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Logo du site feminite.net Nina Notario

La sexualité des femmes : un tabou en France

Si son activité professionnelle fonctionne aussi bien, c’est parce que la sexualité des femmes reste encore tabou dans l’Hexagone.

«  Il y a une véritable dichotomie entre ce qu’on voit à la télévision, les publicités ou encore les films où en 3 secondes il y a un orgasme… et la connaissance des femmes face à la sexualité », constate Nina Notario.

Cette non connaissance sexuelle crée selon elle une « dualité » à l’intérieur de soi. La culture populaire nous dit que le sexe se passe comme ça donc si ça n’est pas le cas, ce n’est pas normal. Par dessus ça, souligne la thérapeute, il faut rajouter les différents traumatismes : agressions, violences gynécologiques, l’éducation, la religion et tous ces messages subtils et diffus, « c’est pas bien, faut faire ci, faut pas faire ça » qui nous brident en tant que femmes.

L’annonce d’un cours d’éducation sexuelle à l’école a suscité de vives réactions. Une fake news sur le programme ont même circulé en masse sur les réseaux sociaux, parfois relayée par des politiques.

« On voit beaucoup de gens qui se révoltent alors que dans de nombreux autres pays il y a une éducation sexuelle dès l’enfance et les sondages montrent que l’épanouissement sexuel de ces pays là positif », commente Nina Notario. « Ça va être long, pour que des personnes fassent l’éducation sexuelle il faut qu’elles soient formées. On parle surtout des risques et de la contraception, ce qui n’est pas une ouverture claire. »

Les stages de Nina Notario sont à retrouver sur son facebook et son site, ainsi que de nombreux conseils pour découvrir son corps, soulager des règles douloureuses et stimuler les circuits du plaisir.

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