Le droit à l’avortement plus que jamais menacé aux États-Unis

La fuite d’une note de travail de la Cour Suprême des États-Unis, début mai 2022, laisse entendre que l’interruption volontaire de grossesse pourrait ne plus être garantie dans certains États. Ce projet de loi, si appliqué, pourrait avoir des conséquences très graves sur la vie des concerné-e-s.

Photo by Gayatri Malhotra on Unsplash

Ce mardi 3 mai 2022, la divulgation d’un document rédigé par la majorité conservatrice de la Cour Suprême a fait grand bruit sur le sol américain. S’attaquant à la jurisprudence Roe v. Wade, qui avait fait légaliser l’avortement en 1973, il propose de retirer cette pratique des droits constitutionnels garantis au niveau fédéral pour le laisser au bon-vouloir de chacun des 50 États. Selon une étude d’Axios, au moins 13 États le rendraient alors complètement illégal.

Cette annonce ne sort pas de nulle part, et ce en dépit de la présence d’un démocrate à la Maison Blanche : fragilisés par les saillies de l’extrême-droite, les droits reproductifs ont été considérablement mis à mal par le gouvernement Trump. C’est d’ailleurs l’ancien président des États-Unis qui a nommé plusieurs magistrats pro-vie à la Cour Suprême au cours de son mandat.

Une décision incertaine aux conséquences déjà bien réelles

Dans un communiqué paru le lendemain de la fuite, la Cour Suprême a confirmé l’authenticité de la note de travail tout en rappelant qu’il ne s’agissait que d’une ébauche. Néanmoins, la décision, même incertaine, a déjà suscité de nombreuses réactions dans les deux camps : parlementée au début du mois de mai 2022, une loi visant à requalifier l’avortement en tant qu’homicide a été révélée en Louisiane. Toujours selon Axios, 9 États qui n’en sont pas à leur coup d’essai en termes de contrainte des droits reproductifs pourraient bien décider de récidiver suite à cette annonce. A l’opposé, 17 États ont entériné le droit à l’avortement sur leurs sols et ne seraient donc pas affectés par la potentielle levée de la juridiction.

Face à la menace, la riposte pro-choix ne s’est pas faite attendre. Plusieurs manifestations ont éclaté à travers les États-Unis, et plusieurs personnalités publiques ont affirmé leurs soutiens à ces mouvements. Quant au président Joe Biden, il a affirmé que la Maison Blanche serait prête pour défendre les droits reproductifs quand le jugement tombera.

Léon Cattan

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Ceci est le compte officiel du webzine Les Ourses à plumes.

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