Un tweet haineux, puis un autre… L’acharnement de personnalités contre le festival afro-féministe de Mwasi n’aura pas eu gain de cause grâce à une belle mobilisation. Oui, la non-mixité est importante dans l’organisation des luttes féministes et/ou contre le racisme. #JesoutiensMwasi
Rappel des faits
Le Collectif MWASI a pour objectif de lutter pour les droits des femmes afro-descendantes. Il organise le festival afro-féministe européen NYANSAPO du 27 au 28 juillet 2017 à la Générale, un espace artistique situé dans la ville de Paris. Y sont organisés des tables rondes, quelques ateliers, show case, DJ set, expositions, stands associatifs. Quelques ateliers se trouvent être non-mixtes, réservés aux femmes noires, ou réservés aux personnes noires.
Le festival a été premièrement dénoncé comme étant un événement « raciste anti-blanc » par des sympathisant-e-s de l’extrême-droite, une accusation reprise d’abord par la Licra puis par la maire de Paris PS, Anne Hidalgo :
Menaçant le collectif MWASI de poursuites judiciaires, Anne Hidalgo tente ensuite de s’en sortir en affirmant qu’elle a trouvé une solution après une discussion « ferme » avec les organisateurs, qui consiste en ce qui était déjà prévu…
Or, il était précisément déjà inscrit dans le programme du festival, qu’il était ouvert à tou-te-s dans l’espace public de la Générale. Les ateliers non-mixtes ont lieu pour leur part dans un lieu privé sur lequel la Mairie de Paris n’y peut rien légalement. On pourrait se demander comment cette fake news a pu être reprise d’un site d’extrême-droite Fdesouche, par Anne Hidalgo, élue PS…
Le site Internet Simonae se pose aussi la question de comment ce festival a-t-il pu être autant caricaturé ? L’étincelle faciste a pris sur le forum JVC…
Une organisation autonome toujours « polémique »
On observe une hystérie devant l’organisation autonome des racisé-e-s, avec le soutien notamment de SOS Racisme qui s’était déjà illustré avec une énième campagne anti-raciste paternaliste et mettant les personnes concernées en position passive devant l’acteur blanc.
Rappelons-nous aussi le précédent autour du « Bal Nègre ». Le projet avait bien été autorisé par Mme Hidalgo. L’université de Paris VIII Saint-Denis avait fait aussi son possible pour empêcher la tenue d’un festival féministe anticolonial organisé par le Groupe non-mixte racisé.e.s de Paris 8, en empêchant les étudiant.es d’accéder aux salles. En 2016, c’est le Camp d’été décolonial qui était menacé d’annulation.
Une mobilisation sans concessions
Face à ces attaques violentes et injustifiées, MWASI a su créer un vrai mouvement de solidarité sur les réseaux sociaux. Le hastag #JesoutiensMWASI a vite rejoint le top des « tendances » sur Twitter, en répondant aux personnalités comme Audrey Pulvar dénigrant la non-mixité, ou encore en montrant avec ironie des photos de Blancs qui monopolisent les lieux de pouvoir et de visibilité médiatique.
Pour info, on peut aussi soutenir le festival en participant financièrement à leur Pot commun ici. Plus de 6.000 € ont déjà été récoltés.
Pour aller plus loin sur la notion de non-mixité : La non-mixité pour les nuls (et les autres) Expliquez-moi l’intérêt de la non-mixité militante Une BD sur la non-mixité La non-mixité : une nécessité politique (Christine Delphy)
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