Trouver des livres pour enfants et jeunes ados qui ne débordent pas de clichés et de sexisme, relève parfois du défi. Les Ourses à plumes vous proposent une quatrième sélection d’une quarantaine d’ouvrages parus en 2021, avec une touche d’inclusivité.

–POUR LES PLUS JEUNES

Les animales
Le pitch : Dans les imagiers pour les tout-petit-es, les femelles font références quand elles représentent la maternité (la vache, la poule), sont des proies de l’Homme ou du mâle (la gazelle, l’antilope) ou sont devenues des termes dévalorisant dans le langage courant (la fouine, la hyène, l’autruche, la truie). Pour le reste, et notamment la puissance, la prédation, la rapidité et l’intelligence, le mâle est roi et le masculin est le neutre universel. Pourtant, les lions peuvent être des lionnes et les chevaux des juments !
Ce qu’on en pense : Un beau livre en carton pour répondre aux curiosités des enfants, tout en valorisant les figures animales féminines.
Les animales, Fred L., Talents Hauts. A partir d'1 ans. Prix : 11,90€.

La petite Julie s’habille toute seule
Le pitch : Julie choisit ses habits du jour et veut les mettre sans l’aide de personne.
Ce qu’on en pense : Ce livre fait partie d’une série « La petite Julie » avec plusieurs thématiques : le parc, le tri des déchets… Autoéditée par une maman lesbienne, cette série veut offrir davantage de livres représentant des familles homoparentales dans leur quotidien, le même que les familles hétérosexuelles. Ainsi, les deux mamans de Julie ne sont qu’un élément du contexte de l’histoire et non le sujet principal.
La petite Julie s'habille toute seule, Stéphanie Chartier et Stéphanie Freiburger (ill.). A partir de 2 ans. Prix : 7,70€.

Dans le ventre du loup
Le pitch : Dans son genre, c’était un loup vraiment rusé, il attendait au coin de ma rue. Tout velours. Il connaissait mon chemin préféré, par cœur. Et personne ne l’a vu s’approcher de moi. Pourtant, c’était le plein jour. Là, il n’a pas grogné, pas hurlé, il a juste souri des dents avant de m’avaler.
Ce qu’on en pense : Avalée par le loup, l’héroïne organise la révolte avec les autres victimes (un peu blasées et défaitistes). Un conte détourné réjouissant.
Dans le ventre du loup, Thomas Scotto et Carmen Mok (ill.), D'eux. A partir de 2 ans. Prix : 14,50€.

Ma poupée
Le pitch : Un enfant joue avec sa poupée. Il la promène dans sa poussette, la serre dans ses bras, s’inquiète de ses besoins : « Tu as soif, mon bébé ? », « Tu as faim, mon bébé ? », « Tu veux un bisou, mon bébé ? ». Attendrie, une vieille dame l’interrompt : « Tu joues à la maman ? ». En toute innocence, l’enfant lui répond : « Non, c’est au papa que je joue ! »
Ce qu’on en pense : On adore la chute de l’histoire évidemment. Elle paraît simple, mais pourtant c’est très important de pouvoir montrer aux petits garçons qu’ils peuvent jouer à la poupée, ce ne sont pas des jouets « pour filles », et c’est important aussi qu’ils aient dans leur inconscient que les papas aussi doivent s’occuper de leur bébé…
Ma poupée, Annelise Heurtier, ill. Maurèen Poignonec, Talents Hauts. A partir de 3 ans. Prix : 11,90€.

Au n° 7 de la rue Verfeuille
Le pitch : La petite Pétronille vit au n° 7 de la rue Verfeuille, dans un immeuble gris, dans une rue grise, dans une ville grise. Mais l’intérieur du bâtiment n’est pas gris du tout ! Pétronille a beaucoup de voisins étonnants et hauts en couleur. Lorsqu’il semble que le numéro 7 de la rue Verfeuille va devoir être démoli, Pétronille doit rapidement trouver une solution pour sauver sa maison…
Ce qu’on en pense : Le livre s’ouvre par un proverbe, glissé en coin de page : « Les rêves sont comme des graines. Plantez-les, prenez en soin, et ils deviendront aussi puissants qu’un arbre. » Une pensée positive, pour pousser les enfants à rester optimistes, et créatifs tout comme l’héroïne qui lance une action collective pour sauver son immeuble. Un beau livre sur le vivre ensemble, la solidarité, la résistance, et avec un univers à étages fascinant.
Au n° 7 de la rue Verfeuille, Julia Patton, Editions Kimane. A partir de 3 ans. Prix : 13,50€.

Rock’n’Roll
Le pitch : Un biberon ? Non, un micro ! Un râteau ? Plutôt une guitare ! Ces musiciennes en couches-culottes ne manquent ni de tempérament ni d’imagination : la preuve que les filles aussi peuvent être rock’n’roll ! Quand les objets des tout-petit-e-s deviennent instruments de musique : la part belle à l’imagination et à l’humour.
Ce qu’on en pense : Simple et efficace, ce petit livre dynamique permet à tous les enfants de s’identifier aux personnages, et en plus donne envie de faire de la musique avec tous les objets du quotidien !
Rock'n'Roll, Julien Castanié, Talents Hauts. A partir de 3 ans. Prix : 11,90€.

Grand-Mama
Le pitch : Au bord de la rivière Latanier vivait Grand-Mama. Sorcière ou ogresse, elle était crainte du village. Son chant créole, doux et mélodieux, envoûtait le jeune Malo. Il chemina alors vers l´antre de la vieille femme, d´où se dégageait une ambiance étrange. Le danger guettait Malo. Qu´allait-il lui arriver ?
Ce qu’on en pense : Une histoire un peu intrigante… qui montre que derrière les préjugés et les rumeurs, il ne faut pas se fier aux apparences, car les « sorcières » ont souvent bon cœur. Et il y a une berceuse de l’Île Maurice en bonus !
Grand-Mama, Corinne Fleury et Sébastien Pelon, Atelier des nomades. A partir de 3 ans. Prix : 16,50€.

Le rouge à lèvres
Le pitch : Le rouge à lèvres de Maman traîne sur la coiffeuse… Notre petit héros ne résiste pas : il s’installe devant le miroir et applique le rouge consciencieusement sur ses lèvres. Il aime tellement son rouge à lèvres qu’il redécore toute la maison avec. Du couloir à la chambre de sa grande sœur jusqu’au chat Martin, il barbouille tout ! Ses parents, modérément fâchés, l’aident à réparer ses bêtises. Il n’y a qu’un endroit où il garde du rouge à lèvres : sur sa bouche. Ça lui va si bien !
Ce qu’on en pense : On a l’impression que ce rouge à lèvres a de supers pouvoirs pour que ce petit garçon se sente si bien avec… Et oui, parce que le maquillage peut plaire aussi aux garçons, ainsi que le rose. Un livre déjouant les stéréotypes sexistes, dans la tradition de la maison Talents Hauts, avec une histoire de bêtises accomplie avec une belle malice.
Le rouge à lèvres, Laura Dockrill et Maria Karipidou (ill.), Talents Hauts. A partir de 3 ans. Prix : 16€.

Lili entre deux nids
Le pitch : Comme ses parents se sont disputés, Lili doit partager son quotidien entre deux nids.
Ce qu’on en pense : Avec cet oisillon on dédramatise la séparation des parents, oui on jongle entre deux nids, deux réalités différentes, mais c’est aussi une richesse, et un quotidien tout aussi valable que celui des autres familles. Et au final, les parents même séparés se réjouissent des réussites de leur petit-e.
Lili entre deux nids, Jonna Lund Sorensen et Yves Nadon (trad.), D'eux. A partir de 3 ans. Prix : 14€.

Mes deux mamans
Le pitch : Elvi a deux mamans. Son ami Nicolas l’interroge : « C’est laquelle, ta vraie maman ? » Une question d’enfant maladroite (que pourrait aussi poser un adulte…), à laquelle Elvi répond avec humour et astuce. Sa vraie maman est celle qui a les cheveux bruns (« Elles sont toutes les deux les cheveux bruns ! » rétorquera Nicolas), elle est pirate, tricoteuse de hamac, manucure pour dragons ou dévoreuse de spaghettis. Une démonstration par l’absurde portée par des illustrations tendres et chaleureuses, qui prouvera si besoin est que ce qui unit vraiment une famille, c’est l’amour.
Ce qu’on en pense : Un beau livre subtil sur la question de l’homoparentalité. Avec un message en ligne de fond : ce qui fait les vraies familles, c’est l’amour et non les gènes. Un livre lumineux et vivant, et qui montre aussi l’imaginaire des enfants, et les invite en quelque sorte à décrire leurs parents à elleux aussi.
Mes deux mamans, Bernadette Green et Anna Zobel (ill.), Talents Hauts. A partir de 3 ans. Prix : 14,90€.

La petite dragonne qui ne savait pas cracher du feu
Le pitch : Toustes les dragon-ne-s savent voler et cracher des flammes. Tous sauf la petite dragonne. Pourquoi est-elle si différente de ses frères et sœurs ?
Ce qu’on en pense : Une histoire touchante sur la quête de son identité et avec un bel univers, on se sent très proches de cette petite dragonne !
La petite dragonne qui ne savait pas cracher du feu, Gemma Merino, Kaleidoscope. A partir de 3 ans. Prix : 13€.

Dînette dans le tractopelle
Le pitch : Dans le catalogue, les pages roses des jouets de filles sont bien séparées des pages bleues des jouets de garçons. Jusqu’au jour où le catalogue est déchiré et recollé dans le désordre. La poupée Annabelle qui rêvait de jouer au tractopelle rencontre la figurine Grand Jim qui adore la dînette. Garçons et filles partagent enfin leurs jouets et leurs jeux dans un catalogue aux pages violettes.
Ce qu’on en pense : Un joli moyen de dénoncer le sexisme des catalogues de jouets, et de sensibiliser les enfants à ces incohérences, leur montrer que tous les jouets sont faits pour tout type d’enfant.
Dînette dans le tractopelle, Christos et Mélanie Grandgirard (ill.), Talents Hauts. A partir de 3 ans. Prix : 12,50€.

Roule, Ginette !
Le pitch : Vous connaissez l’histoire : la petite maison dans les bois, le vieux, la vieille, le blé ramassé dans le grenier, la galette mise à refroidir qui roule et se sauve dans la forêt, la petite chanson qui trotte dans la tête, et le renard qui finit par la dévorer ! Maintenant, imaginons que par un retournement de situation un peu magique, la vieille dame se transforme en galette et roule à travers bois vers la liberté. La petite chanson est toujours là, le lapin, le loup, l’ours aussi. Et le renard ? Vous verrez bien !
Ce qu’on en pense : Un conte revisité, ce qui permet d’en enlever le côté sexiste pour le remplacer par une touche féministe. Rafraîchissant !
Roule, Ginette !, Anne Dory, Mirion Malle (ill.), La Ville Brûle. A partir de 3 ans. Prix : 15€.

La princesse Ortie
Le pitch : Ortie n’était pas une princesse comme les autres. Elle n’aimait pas les pommes. Elle n’aimait pas filer la laine. Elle n’aimait pas jouer au croquet avec ses suivantes. Et surtout, surtout, elle détestait enfiler des robes de bal pour danser avec des imbéciles de princes. Mais justement, un prince, Ortie allait en rencontrer un…
Ce qu’on en pense : On adore les petites princesses insolentes qui ne cochent pas toutes les cases que notre société attend des petites filles. Un beau pied de nez aux contes traditionnels et aux stéréotypes sexistes.
La princesse Ortie, Frédéric Maupomé et Marianne Barcilon (ill.), Kaleidoscope. A partir de 3 ans. Prix : 13€.

Amour amour, après quoi chacun court
Le pitch : « Le jour à peine levé… Dans le ciel l’oiseau s’envole déjà vers qui le cajolera » Entrez dans la ritournelle avec renarde, souris, cerf, ourson… Chacun cherche qui lui donnera de l’amour. Au fil de la journée, cette ribambelle tendre et variée d’animaux en quête d’affection entraine l’enfant vers l’ultime question : et lui, qui bercera-t-il ? La double page finale laisse deviner une réponse aussi réconfortante que le lien entre l’enfant et son parent.
Ce qu’on en pense : Un livre apaisant et poétique, de l’amour tendre avant de se coucher. Avec une belle collection d’animaux à reconnaître.
Amour amour, après quoi chacun court, Mélusine Thiry et Julie Guillem (ill.), HongFei. A partir de 3 ans. Prix : 14,50€.

La Voix bleue
Le pitch : Lila a des superpouvoirs. A chaque sortie avec ses deux mamans, il se passe quelque chose d’étrange : elle est propulsée dans une aventure extraordinaire. Cette fois-ci, avec Tinon, un monstre de pollution a envahi la rivière… Il leur faudra du courage et de la perspicacité pour l’affronter ! Une fable écologique mêlée de fantastique.
Ce qu’on en pense : Une jolie histoire qui nous emporte rapidement dans l’imaginaire des enfants. Lila a deux mamans, l’une est Blanche, l’autre est Noire, mais on ne parle ni de racisme ni d’homoparentalité, et cela fait plaisir de se dire que ce contexte familial est perçu comme « normal ». La mission écologique des enfants peut sembler un peu grossière, mais le fil de l’histoire se déroule facilement. Et les dessins, très colorés, sont vraiment beaux.
La Voix bleue, Caroline Fournier et Carolane Storm (ill.), On Ne Compte Pas Pour Du Beurre. A partir de 4 ans. Prix : 15€.

Tout ce que j’aime
Le pitch : « Ce que j’aime le plus au monde, c’est… ». Une fillette énumère les petites choses que, l’une après l’autre, elle déclare aimer plus que tout : sa fenêtre, la confiture, ses chaussures lumineuses, ses crayons, la rivière, son livre, son doudou… et sa maman qu’elle aime vraiment plus que tout. Quand bien même le pot de confiture sera vide, les chaussures trop petites ou le crayon usé, et même si maman et elle changeront, une chose demeurera toujours : la possibilité du bonheur à chaque instant.
Ce qu’on en pense : Un beau livre sur l’amour des petites choses, à la fois poétique mais aussi parlant pour les enfants et leur quotidien. Une héroïne aux traits asiatiques avec des ami-e-s racisé-e-s donne une touche d’inclusivité chez les personnages. On note aussi la relation fille-mère touchante, qui permettra de finir le livre avec un gros câlin !
Tout ce que j'aime, Mary Murphy et Zhu Chengliang, HongFei. A partir de 5 ans. Prix : 14,50€.

Toutes les familles de mon village
Le pitch : Aria, une petite fille joyeuse, nous offre une visite guidée attendrissante des maisons qui composent son village et des familles qui y vivent. De Sofiane, qui vit avec sa grand-maman et son grand-papa, à Lulu, dont le papa était une petite fille avant que son corps ne rejoigne son cœur, en passant par Julie, qui n’a pas connu la maman qui l’a fait naître, mais dont les deux papas prennent grand soin, c’est tout un éventail de familles diverses qui est présenté. Avec sa candeur d’enfant, Aria nous invite dans chaque foyer comme dans un ingénu voyage. Les auteur-ice-s, grâce à cet album attachant, proposent aux enfants de découvrir les différentes formes de familles qui existent aujourd’hui (homoparentales, monoparentales, sans enfant, intergénérationnelles, etc.) avec une objectivité et un respect essentiels.
Ce qu’on en pense : Un bel inventaire représentatif de la diversité des familles, avec beaucoup de bienveillance et de pédagogie. Un espace est laissé à la fin pour dessiner sa propre famille et penser à ses propres particularités. Un livre inclusif, pour aider les enfants à se montrer tolérants face à la diversité qui les entoure.
Toutes les familles de mon village, Ophélie Celier et Thomas Piet, Ariane Caldin (ill.), Editions Kiwi. A partir de 5 ans. Prix : 15€.

Un petit geste
Le pitch : Chloé et ses amis ne joueront pas avec la nouvelle fille, Maya. Chaque fois que Maya essaie de rejoindre Chloé et ses amis, ils la rejettent. Finalement, Maya cesse de venir à l’école. Lorsque l’enseignante de Chloé donne une leçon sur la façon dont même de petits gestes peuvent changer le monde, Chloé est piquée par l’opportunité manquée d’amitié et réfléchit à quel point cela aurait pu être mieux si elle avait montré un peu de gentillesse envers Maya.
Ce qu’on en pense : Un livre pour évoquer les phénomènes d’intimidation à l’école, et inciter à ces petits gestes qui peuvent rendre le monde meilleur.
Un petit geste, Jacqueline Woodson, E.B. Lewis (ill.) et Christiane Duchesne (trad.), D'eux. A partir de 5 ans. Prix : 15€.

La carte magique – Les secrets de Méralikan
Le pitch : Heureuxes gagnant-e-s d´un concours de rédaction, Ashvin, Zara, Émilie et Jérémy, s´envolent à l´île de La Réunion pour participer à un programme d´échange avec une école primaire locale. Ils visitent le four à chaux de Méralikan, un lieu historique, qui servait autrefois à transformer les coraux en chaux. À l´usine, leur carte magique provoque un tourbillon et les guide sur les traces du redoutable pirate La Buse qui aurait caché son butin sur l´île.
Ce qu’on en pense : Cette série de livres nous emmène cette fois-ci sur l’île de La Réunion pour une aventure (un brin trop courte ?) pleine de rebondissements. On aime cette équipe mixte de jeunes, où les filles sont de vraies héroïnes débrouillardes.
La carte magique - Les secrets de Méralikan, Yianna Amodine et Iloë, Atelier des nomades. A partir de 6 ans. Prix : 8,50€.

La furie
Le pitch : Au village, tout le monde ne parle que de « La furie ». On dit qu’elle pousse de terribles cris, qu’elle veut voler notre pain, qu’elle transmet d’affreuses maladies. Certains veulent se protéger derrière un mur bien haut. Pourtant, personne ne l’a jamais vue. La jeune Albertine, elle, veut en avoir le cœur net : qui est cette furie ? Existe-t-elle vraiment ? Elle entame un audacieux voyage dans la forêt, et, découvre, caché dans une cabane de fortune… un bébé, accompagné de sa mère et de sa grand-mère. Albertine leur tend la main. Peu à peu, d’autres font de même au village, jusqu’à ce que, bientôt, plus personne ne les appelle « Furies ».
Ce qu’on en pense : Une histoire sur la tolérance, avec une trame d’aventure. Et une héroïne trop cool.
La furie, Agnès Laroche et Mathilde Georges (ill.), Talents Hauts. A partir de 6 ans. Prix : 14€.

Alice et le monde des émotions
Le pitch : Je ressens donc je suis : pourquoi sommes-nous tristes ? D’où viennent la joie et le regret ? Comment puis-je gérer la colère et la jalousie ? Une personne optimiste de naissance le restera-t-elle toute sa vie ? Alice nous invite à un voyage au cœur des émotions et des différents états que nous vivons au quotidien. Adapté aux jeunes lecteurices, le livre est un guide pour mieux comprendre et gérer ses émotions, mais aussi celles des autres. Ewa Woydytto raconte de manière captivante – pour les enfants comme pour les adultes – comment apprendre à un enfant à reconnaître les émotions, à se comprendre lui-même et le monde qui l’entoure. Parce qu’il est plus facile de devenir un adulte heureux lorsqu’on est en paix avec ses sentiments dès le plus jeune âge…
Ce qu’on en pense : Un livre très détaillé et pédagogique, qui permet aussi d’exprimer plus librement ses sentiments et ressentis.
Alice et le monde des émotions, Ewa Woydyllo et Maria Mazurek, Helvetiq. A partir de 6 ans. Prix : 22€.

Le petit illustré de l’intimité
Le pitch : Les petits illustrés de l’intimité sont les tout premiers livres engagés, inclusifs et sans tabou pour parler aux enfants de leur anatomie et de leur intimité. Ces livres traitent, outre l’anatomie pure, de questionnement tels que la puberté, le genre, le consentement, l’amour, etc. À mettre dans les mains de tous les enfants curieux dès qu’ils en ressentent le besoin. Le premier tome concernant le sexe des filles a reçu le label de la chair santé sexuelle et droits humains de l’UNESCO.
Ce qu’on en pense : Un livre pratique, très bien illustré et répondant aux questions des enfants pour bien comprendre le fonctionnement de leur corps. Une version au masculin existe aussi. On constate cependant que les schémas n’incluent pas les personnes intersexes, mais cela aurait été un projet plus ambitieux. En tout cas ce bel objet était nécessaire et permet de briser les tabous dès le plus jeune âge.
Le petit illustré de l'intimité, Tiphaine Dieumegard et Mathilde Baudy, Atelier De La Belle Etoile. A partir de 6 ans. Prix : 15€.

Les puissantes
Le pitch : Solitude, Paulette Nardal, Aya Nakamura, Amandine Gay, Rokhaya Diallo, Assa Traoré… Toutes ont en commun d’être des femmes, toutes sont noires ! A travers leur art, leur engagement, leur sport, leurs histoires, ces femmes ont ouvert des portes, ont milité pour l’égalité et pour la justice. Toutes ont marqué et marqueront l’Histoire.
Ce qu’on en pense : L’association Diveka, qui œuvre pour plus de diversité dans la littérature jeunesse, nous offre un super livre très empowerment pour les petites filles noires. Le livre propose une biographie en deux parties pour chaque femme, permettant ainsi de s’adapter aux âges des personnes qui liront le livre (ou se le feront lire). Beaucoup d’exemples contemporains, dans des domaines très différents, qui peuvent permettre aux jeunes Noires de se projeter aussi, d’avoir des modèles.
Les puissantes, portraits illustrés de 20 femmes noires, Diariatou Kebe et Marjorie Bourgoin, Diveka. A partir de 6 ans. Prix : 19€.

La reine et les trois sœurs
Le pitch : Tout commença, ce jour-là, par une drôle d’impression. Sans le savoir, Franca va entraîner ses sœurs cadettes, Carmela et Tomasina, dans une aventure hors du commun, à la recherche d’une reine mystérieuse, dans un monde à la fois inquiétant et fascinant. Quel sort attend l’inséparable trio ?
Ce qu’on en pense : Une aventure sororale, un voyage dans un monde fantastique qui interroge.
La reine et les trois sœurs, Julia Sarda, Kaleidoscope. A partir de 6 ans. Prix : 13,50€.

Awa – Faut qu’on change le monde
Le pitch : Awa a 7 ans. Elle vit à Liège avec ses parents et sa grande sœur, mais se sent à la fois belge, guinéenne, française, marseillaise, sicilienne-italienne… et gauchère. Elle adore le chocolat, les livres, et embêter sa sœur Maïa. Elle a horreur des robes, du racisme, d’être gentille avec tout le monde, et elle déteste les aubergines. Plus tard, elle veut devenir reine-capitaine-pirate de la mer. Elle est curieuse, drôle, têtue, et a un sacré sens de la répartie.
Ce qu’on en pense : Une bande-dessinée bien ficelée sur le quotidien d’une petite fille métissée en Belgique. On ne s’ennuie pas une seule bulle, Awa est un personnage attachant et sait mettre le doigt avec son regard d’enfants sur des situations qui lui paraissent anormales, l’injustice… Et s’en sort toujours par un bon mot. Cette héroïne qui pétille et respire la joie de vivre est un vrai plaisir à suivre dans ses petites aventures et réflexions. C’est un des gros coups de cœur de cette sélection de livres. Un tome 2 est prévu pour mai 2022.
Awa - Faut qu'on change le monde, Zélia Abadie et Gwenaëlle Doumont (ill.), Talents Hauts. A partir de 7 ans. Prix : 11,90€.

Femmes au fil du temps
Le pitch : Comment l´Histoire se décline-t-elle au féminin ? Quels métiers les femmes pouvaient-elles exercer en Égypte Antique ? Comment s´occupaient-elles durant l´Antiquité grecque ? Et à quelle époque et dans quel pays ont-elles obtenu le droit de vote en premier ? Et la possibilité de passer le permis de conduire ? Ce documentaire richement illustré propose une rétrospective de l´histoire de l’humanité, de la Préhistoire au XXIe siècle, du point de vue des femmes. On y apprend comment les femmes occupaient leurs journées à différentes époques, ce qui leur était autorisé ou non, à partir de quand et comment elles ont pu avoir accès à une éducation et choisir leur carrière. Si quelques grandes figures sont mentionnées, ce sont les femmes dans leur vie de tous les jours qui sont ici mises en valeur. L´ouvrage parfait pour accompagner et compléter les cours d´histoire à l´école !
Ce qu’on en pense : Les grandes lignes d’une Histoire incluant les femmes, les problématiques qui leur sont propres, le sexisme qu’elles subissent. Cela donne matière à discussion ensuite avec ses enfants, même si cet ouvrage n’est bien sûr pas exhaustif.
Femmes au fil du temps, Joanna Czaplewska et Catherine Radziwill, Helvetiq. A partir de 9 ans. Prix : 18€.

Le Festival du Dragon-Thé
Le pitch : Rinn a grandi entouré-e de dragons-thé dans son village, mais tomber face à un véritable dragon est tout autre chose ! Iel rencontre Aedhan, un jeune dragon qui avait été envoyé pour protéger le village. Mais Aedhan s’est endormi dans la forêt il y a quatre-vingt ans… Avec l’aide d’Erik, l’oncle de Rinn, et de son compagnon Hesekiel, iels vont toustes enquêter sur les mystères de ce sommeil enchanté. Mais Rinn souhaite surtout aider Aedhan à accepter le fait qu’il ne pourra pas rattraper le temps perdu…
Ce qu’on en pense : Un personnage principal à la fois non-binaire et noir, c’est assez rare ! Et cette bande-dessinée propose même des passages où les personnages échangent en langue des signes. Tous ces éléments inclusifs prennent place dans un univers fascinant et très mignon. Une douceur très agréable à lire, même pour les adultes.
Le Festival du Dragon-Thé, Katie O'Neill, Bliss Comics. A partir de 9 ans. Prix : 17€.

Citoyennes !
Le pitch : Qu’est-ce que cela signifie « être citoyennes » ? Pourquoi les femmes ont-elles demandé le droit de vote ? Comment ont-elles conquis ce droit et pour celles qui ne l’ont pas encore, comment se battent-elles pour l’obtenir ? Ce documentaire richement illustré retrace l’histoire de cette lutte pour l’égalité hommes-femmes. Des pionnières du XVIIIe aux combattantes d’aujourd’hui, de la Chine aux États-Unis en passant par la France, vous apprendrez quels arguments ces femmes audacieuses et inspirantes ont dû contrer, quel fut le premier pays à leur accorder un droit de vote, et quelle est la place des femmes en politique de nos jours.
Ce qu’on en pense : Loin de se limiter à l’histoire du droit de vote des femmes, ce livre propose plusieurs réflexions sur la place de la femme dans notre société et sur comment le sexisme perdure en politique, même en France. Une belle œuvre de culture générale mais aussi militante.
Citoyennes !, Caroline Stevan et Elina Braslina (ill.), Helvetiq. A partir de 9 ans. Prix : 21,90€.

La petite histoire de la culotte
Le pitch : Chaque matin, au moment de s’habiller, on ouvre notre tiroir pour choisir l’une d’entre elles : la blanche à petit pois, la bleue avec de la dentelle, celle avec des coccinelles… De quoi s’agit-il ? De la culotte! Saviez-vous que, longtemps, la culotte a été réservée aux hommes ? Connaissez-vous l’origine de l’expression « porter la culotte » ? Un voyage dans le temps pas comme les autres, qui raconte la petite histoire de la culotte, et à travers elle, la grande histoire des filles, des femmes, et de leur émancipation.
Ce qu’on en pense : Très belle histoire de la culotte, on apprend plein de choses. Un petit bémol sur la page des pantalons, où on aurait pu souligner qu’une inégalité existe toujours : celle des poches…
La petite histoire de la culotte, Anne-Marie Desplat-Duc et Camille Carreau (ill.), Talents Hauts. A partir de 9 ans. Prix : 13,90€.

Nos droits, leurs combats
Le pitch : En France, nous avons le droit de nous loger, de nous instruire, de faire la grève, de manifester, de prendre des congés payés, d’aimer librement qui l’on souhaite. Les femmes ont le droit de voter et celui d’avorter. L’esclavage est aboli, la peine de mort aussi.
Ces 10 droits ont été durement, chèrement obtenus, par des personnes qui les ont parfois payés de leur sang. Ils sont aujourd’hui fragilisés et menacés, à nous de les protéger.
Ce qu’on en pense : Un ouvrage qui permet d’effleurer avec des courtes bandes-dessinées et des rappels historiques, l’histoire de certaines luttes. Mais cela reste parfois un peu en surface et ne s’éloigne pas trop des discours « officiels », le passage sur l’école laïque aurait mérité d’être plus engagé… pour souligner la vraie définition de la laïcité, aujourd’hui détournée pour des raisons islamophobes. L’ouvrage peut en tout cas rester un bon support pour évoquer tous ces sujets et ces droits acquis toujours en danger.
Nos droits, leurs combats, Irène Cohen-Janca et Edith Chambon (ill.), Les Editions des éléphants. A partir de 9 ans. Prix : 18€.

Musulmanes du monde
Le pitch : Avec cette série de 30 portraits, partez à la rencontre de femmes musulmanes inspirantes à travers le monde. Sportives, scientifiques, militantes, entrepreneuses, figures contemporaines ou plus anciennes, elles ont œuvré (ou œuvrent encore) pour un monde meilleur, en s’engageant, en cassant les préjugés et en accomplissant des actes de bravoure. Véritables modèles d’inspiration, le parcours de ces femmes est une invitation à poursuivre ses rêves, sans barrières liées à la religion, au genre ou au milieu social. Ce livre a pour but d’offrir aux jeunes des modèles qui leur ressemblent, d’évoquer les femmes musulmanes dans leur complexité et de célébrer leur diversité.
Ce qu’on en pense : Un hommage nécessaire à ces femmes musulmanes qui permet d’entretenir la mémoire mais aussi de pouvoir se projeter avec des modèles inspirants.
Musulmanes du monde, Élise Saint-Jullian et LK.Imany, Faces Cachées. A partir de 11 ans. Prix : 15€.
-POUR LES ADOS

Les dernières reines
Le pitch : Le réchauffement climatique atteint des sommets dans cette zone équatoriale de l’Afrique où la forêt primaire n’est plus que résiduelle. L’agriculture intensive a investi toutes les terres disponibles et mobilise les dernières innovations technologiques – jusqu’à la pollinisation… Mais quand la fille du magnat de l’agroalimentaire achète sur le marché noir un mystérieux petit pot jaune à un séduisant africtiviste, un grain de sable s’immisce dans les rouages de la multinationale. La catastrophe écologique qui se déclare risque de faire basculer de nombreuses vies, en direct sur les réseaux sociaux.
Ce qu’on en pense : L’héroïne Sunee est une adolescente qui se rebelle contre sa famille aisée, et sa curiosité la pousse à découvrir les ravages écologiques de cette société qui peut-être nous attend dans un avenir proche… et en tout cas fait échos aux préoccupations actuelles de la jeunesse. Une aventure bien étoffée, où la nature n’a pas dit son dernier mot.
Les dernières reines, Christophe Léon et Patricia Vigier, Le Muscadier. A partir de 12 ans. Prix : 13,50€.

Corps de fille
Le pitch : Pour Agathe, 14 ans, cet été, les vacances n’ont pas le même goût que les années précédentes : Sofiane, son ami d’enfance, a une petite amie, son corps change, les relations avec sa mère sont de plus en plus difficiles, et elle a du mal à mettre les mots sur ses émotions… Lors d’une soirée, un jeu stupide est organisé. Le gage est un baiser. Warren l’embrasse sans son consentement, devant tout le monde : c’était son premier baiser et on le lui a volé. Dégoûtée et révoltée, Agathe trouve refuge dans la boxe, et fait la connaissance de Billie qui va l’aider à reprendre confiance en elle et à se battre pour se faire respecter.
Ce qu’on en pense : « Se battre comme une fille », à la boxe, à l’école, dans son entourage… rien n’est facile à l’adolescence. « On nous laisse rien passer, à nous les filles », constate amèrement Agathe, qui aimerait bien qu’on arrête de commenter son apparence et ses goûts. Et de la toucher sans son consentement. Ce roman, très bien écrit, évoque une bonne partie des bouleversements de l’adolescence, sans pour autant tendre vers le drame. L’écriture légère et ses personnages attachants et réalistes, en font un beau récit.
Corps de fille, Marie Lenne-Fouquet, Talents Hauts. A partir de 13 ans. Prix : 8,90€.

Sur le fil, Au secours nous sommes borderline !
Le pitch : Julien et Aude ne font que se croiser chez la psy, mais ils ont un secret : une cachette où chacun-e dépose une lettre pour l’autre, avant ou après sa séance hebdomadaire. C’est Aude qui a lancé le jeu. Jeu de confidences à l’inconnu-e d’une salle d’attente. Jeu de miroirs dans lequel ils deviennent le reflet l’un de l’autre. Borderline ensemble mais chacun-e seul-e dans son monde.
Ce qu’on en pense : [avis d’une personne non-concernée] Le jeu des lettres permet de mettre à jour les sentiments des deux protagonistes, leurs souffrances, illustrer des vécus plus réalistes que certains clichés et donc déjouer des stéréotypes psychophobes. Des notes explicatives rédigées par une psy sont glissées entre les chapitres pour expliciter certaines choses. Les deux personnages semblent perdus, noyés, Julien compare ce qu’il se passe dans sa tête à « un tsunami », tandis qu’Aude constate qu' »on se surprend à faire des choses dont on ne mesure pas la portée », la peur de l’abandon, mais aussi les envies suicidaires sont abordées. Ce livre peut permettre de se mettre plus facilement à la place des personnes bordeline, ou encore prendre conscience qu’on leur ressemble, ou même être un outil pour les soignant-e-s.
Sur le fil, Au secours nous sommes borderline !, Christine Deroin avec Manon Beaudoin, Le Muscadier. A partir de 13 ans. Prix : 12,50€.

Ils ont volé nos ombres
Le pitch : Australie, 1929. Bagaa, née d’une mère aborigène et d’un père irlandais, se retrouve seule dans le bush à onze ans, après la mort de sa mère. Élevée loin des villes peuplées de Mundugu (les Blancs), Bagaa, entame un long périple vers le Nord. En chemin, elle adopte une femelle dingo, croise la route de chercheurs de perles japonais, échappe à mille dangers naturels et à des Mundugu hostiles.
Elle rencontre Wan, un marin de très grande taille arrivé par la mer en pirogue qui lui annonce qu’elle va être le témoin de l’anéantissement de sa tribu, les Yawijibaya, par les Blancs.
Ce qu’on en pense : Une aventure qu’on prend plaisir à suivre et qui sensibilise à la colonisation.
Ils ont volé nos ombres, Jean-François Chabas, Talents Hauts. A partir de 13 ans. Prix : 16€.

Sous nos yeux
Le pitch : Films, séries, jeux vidéo, publicités, pornographie… Nous vivons et grandissons dans un monde où règnent les images. Ces images ont une influence sur ce que nous sommes, sur ce que nous pensons, sur la manière dont on vit, dont on pense, dont on aime. Et parmi toutes ces images la manière dont on filme le corps des femmes et des hommes a un impact sur nos vies. Après » Sex and the Series » et « Le regard féminin », Iris Brey décrypte la nature de ces images (qui les produit ? pour qui ? pour quoi ?) et leurs effets, explique l’importance des concepts de male gaze et de female gaze, et donne aux ados des clés pour changer de regard.
Ce qu’on en pense : Un décryptage antisexiste donnant les clés pour voir notre culture à travers de nouvelles lunettes.
Sous nos yeux, Iris Brey et Mirion Malle (ill.), Editions La Ville brûle. A partir de 13 ans. Prix : 12€.

Le plongeoir
Le pitch : À la piscine, deux très jeunes filles sont entraînées malgré elles en haut du plongeoir par deux garçons. D’abord flattées puis inquiètes et tétanisées, elles n’arrivent pas à se défaire de leur emprise. Quand l’une est poussée à l’eau, l’autre parvient enfin à dire non.
Ce qu’on en pense : Trois nouvelles autour de la notion de consentement, une écriture fluide qui permet d’arriver rapidement au bout du récit, on s’identifie assez vite aux personnages.
Le plongeoir, Elsa Devernois, Talents Hauts. A partir de 13 ans. Prix : 7€.

La falaise
Le pitch : Charlotte, quinze ans, apprend que sa mère a été abusée quand elle était enfant. Au moment où son amour pour Pablo éveille son désir, elle va devoir faire face à la vague qui balaie sa famille. Elle découvrira l’abjection dont les adultes sont capables : certain-e-s savaient et n’ont rien dit. Entre rage et tendresse, Charlotte va devoir trouver son chemin.
Ce qu’on en pense : Un roman qui parle de violences sexuelles faites aux jeunes (ici de la part d’un professeur), de manière assez juste. Oui ce n’est pas toujours facile de prendre conscience, d’en parler, de dénoncer.
La falaise, Ghislaine Roman, Le Muscadier. A partir de 13 ans. Prix : 11,50€.

Missouri 1627
Le pitch : À 17 ans, Veronica a un avenir prometteur. Élève populaire et brillante, elle vient d’être admise dans une prestigieuse université et sa vie semble toute tracée. Pourtant, le jour où elle découvre qu’elle est enceinte, son monde s’écroule et toutes ses certitudes s’envolent. Sa seule solution : se rendre dans une clinique à 1 627 kilomètres de chez elle. Désespérée, elle se tourne vers son ex-meilleure amie, Bailey, punkette affranchie, la seule à qui elle peut demander de l’aide. Commence alors un périple à mille à l’heure sur les routes des États-Unis.
Ce qu’on en pense : Un livre jeunesse drôle sur l’avortement, ce n’est pas courant, et encore moins aux éditions Bayard qu’on aurait pu penser conservatrices sur cette question… Mais le choix de l’héroïne n’est jamais remis en question, et si l’histoire est parfois loufoque, elle redevient réaliste dès que l’on aborde les problématiques liées à l’avortement : le poids de la famille, de la religion, la violence des manifestations devant les centres d’IVG, ou encore les difficultés à faire valoir ce droit (financièrement, mais aussi accessibilité géographique puisqu’il faut faire 1627 kilomètres pour se faire avorter sans autorisation parentale pour les personnes mineures). Ce roman est aussi une pépite au niveau de l’écriture, fluide, entraînante, avec son histoire aux multiples rebondissements. Si le sujet de départ est l’avortement, le sujet du livre est peut-être davantage l’amitié et la sororité.
Missouri 1627, Ted Caplan et Jenni Hendriks, Bayard. A partir de 14 ans. Prix : 15,90€.

Nos jours brûlés (tome 1)
Le pitch : Nous sommes en 2049, depuis vingt ans, le soleil a disparu et le monde est plongé dans la pénombre. La faune et la flore se sont peu à peu adaptées, et les espèces nocturnes, multipliées. Pour les humain-e-s, s’éclairer, se nourrir, survivre sont devenus des défis quotidiens. Elikia, née peu après l’avènement de la Grande Nuit, et sa mère Diba, se sont fixé pour mission de ramener le jour sur le monde. Persuadées que la disparition du soleil est liée à celle de Juddu, une ancienne et mystérieuse cité ayant abrité des esprits et des individus dotés de pouvoirs, toutes deux sillonnent le continent africain dont elles sont originaires à la recherche de témoignages.
Ce qu’on en pense : Il est rare de trouver des récits de fiction fantastique avec des personnages noir-e-s, et qui plus est avec une femme comme héroïne. Ce livre, au-delà d’avoir le mérite d’offrir de la représentativité, est aussi un bijou littéraire. L’univers créé (inspiré aussi de croyances africaines) par Laura Nsafou est fascinant, et si certains passages peuvent paraître abrupts à assimiler concernant le fonctionnement et l’histoire de ce monde magique, le rythme du récit nous entraîne de rebondissements en rebondissements, en accompagnant l’héroïne dans ses découvertes, on ne s’ennuie pas ! Comme beaucoup de livres pour un public ado, Nos jours brûlés explore la question de l’identité : se construire en tant que femme noire, dans un monde qui paraît sans espoir. Ce roman a reçu un très bon accueil des critiques, le point le plus négatif qui ressort des avis : la frustration de devoir attendre septembre 2022 pour lire le tome 2 !
Nos jours brûlés (tome 1), Laura Nsafou, Albin Michel. A partir de 14 ans. Prix : 16,90€.
A lire aussi :
–16 LIVRES LITTÉ JEUNESSE INCLUSIVE
–SÉLECTION DE LIVRES DE LITTÉRATURE JEUNESSE INCLUSIVE (2)
–SÉLECTION DE LIVRES DE LITTÉRATURE JEUNESSE INCLUSIVE parus en 2019-2020 (3)
–SÉLECTION DE LIVRES DE LITTÉRATURE JEUNESSE INCLUSIVE parus en 2022 (5)
Et vous, quels livres conseillez-vous ? Dites-le nous en commentaire de l’article !
J’ai lu nos jours brûlés. Très beau roman et pas que pour les juniors 😉
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