
Un décret publié le 14 avril 2022 permet désormais aux personnes enceintes habitant à plus de 45 minutes de leur lieu d’accouchement de bénéficier de la prise en charge du transport et d’un hébergement de proximité dans les jours précédant l’accouchement. Un dispositif qui ne résout pas les difficultés d’accompagnement médical de certaines grossesses et naissances.
Depuis le 14 avril 2022, il est possible pour toute personne enceinte habitant à plus de 45 minutes de sa maternité de se voir prescrire par son médecin ou sage-femme un logement à proximité de son établissement de santé ainsi que le remboursement du transport pour y accéder.
Le dispositif prévoit « une durée de cinq nuitées consécutives au maximum précédant la date prévisionnelle d’accouchement appréciée par un médecin ou une sage-femme » mais peut être prolongé en cas de grossesse pathologique pour « être proposée à toute période de la grossesse, sans que la limitation de l’hébergement à cinq nuitées ne soit opposable. »
Les limites du dispositif :
Si ce dispositif est une bonne nouvelle pour une prise en charge plus rapide des personnes enceintes éloignées des pôles de santé, il comporte certaines limites.
En effet, les personnes ayant des enfants à charge ne se voient pas proposer de solution pour organiser un mode de garde lorsqu’elles sont hébergées loin de leur domicile.
Par ailleurs, ces solutions d’hébergements restent un palliatif bien léger au problème plus important de pénurie de maternités. La Dress publiait en 2021 une étude révélant la fermeture de 221 établissements entre 2000 et 2017, laissant environs 900 000 femmes à plus de 30 minutes de la première maternité.
Enfin, rappelons que les sages-femmes, figures centrales dans l’accompagnement de la grossesse et de l’accouchement dénoncent toujours des conditions de travail toujours plus exigeantes et un manque de valorisation de leurs compétences.