Grossophobie : premiers pas

Gros-se depuis quelques années, je souhaite tenir une chronique sur la grossophobie. Elle sera la trace écrite de nombreux épisodes et propos grossophobes que je peux rencontrer. Elle me permet aussi de participer à cette lutte contre ce type de discrimination en analysant certains arguments qu’on peut entendre dans des « débats » mais aussi des films ou bien des réactions face à des personnes grosses. Elle se nourrit de mon quotidien et du quotidien de concernées. Cette chronique est l’occasion de prouver que la grossophobie existe bien, au quotidien.

Pour ce premier article, j’ai retenu quelques phrases que j’ai souvent l’occasion d’entendre lorsque je parle de grossophobie. Elles me permettent d’esquisser une définition de ce système d’oppression qui n’est toujours pas présente dans les dictionnaires « officiels » et de leur fournir une réponse.

Avant d’avoir l’occasion d’expliquer ce qu’est la grossophobie, je suis souvent dans l’obligation de justifier la nécessité de créer de nouveaux mots. La langue française ne cesse de s’étoffer de nombreuses notions afin de pointer du doigt des réalités sociales. Les mots posent des faits. C’est un outil pour échanger mais surtout pour lutter. Ces nouveaux mots nous permettent de nous définir, de ne pas taire des phénomènes de discrimination, d’oppression, de silenciation.

S’ensuit alors le point « étymologie » et la phrase : Mais je n’ai pas peur des gros-se-s ! En effet, lorsqu’on s’y intéresse, on obtient :

Cependant, la définition de grossophobie va un peu plus loin que « la peur des gros-se-s ».

Et c’est ici que l’occasion de la définir se présente. Avoir une attitude grossophobe c’est définir une personne selon son poids et l’en blâmer. C’est se nourrir de stéréotypes sur les gros-se-s sans se remettre en question et le faire subir à ces personnes qui ne correspondent pas à la norme actuelle.

Comme la plupart des discriminations, la grossophobie est très ancrée dans notre société. Elle peut s’exprimer par des propos moralisateurs qui se veulent conseils, des blagues oppressives mais aussi des lois taxant les gros-se-s ou des regards écœurés.

Dessin crayonné par Allium.

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