Pourquoi je suis devenuE féministe : « non je n’aurais pas honte ! »

Lancé en avril 2020, pendant le confinement en France, notre concours « Pourquoi je suis devenuE féministe » a remporté un beau succès, avec 35 participations. Voici l’une d’entre elles.

A cause des cris de celles qui chaque jour se font tabasser, à cause des regards de dégoût face à certains aspects de mon corps et des regards insistants sur d’autres parties de mon anatomie, à cause de tous les noms dont on ose m’appeler dans la rue et qui n’ont rien de flatteur, à cause des portes qu’on me ferme déjà, à cause du nombre de mortes qui chaque jour augmente et alourdit mes épaules, à cause des choix qu’on nous retire, des décisions qu’on prend sur nos propres corps, nos propres vies, à cause de cette sensation d’enfermement, de cette impression qu’on attend de moi d’avoir honte de mon corps, de mes vêtements, de mes paroles, de ma démarche, de mon intelligence mais non, je n’aurai pas honte.

Non, vous ne réussirez pas à fermer cette bouche qui veut crier, qui veut débattre, qui veut tout changer. A force d’écouter et de lire toutes ces femmes si incroyables et courageuses, Lauren Bastide dans la Poudre, Mona Chollet, Gloria Steinem, bell hooks, Adrienne Rich, rupi kaur, Mohja Kahf, Malala Yousafzai, Angela Davis, ma meilleure amie, ma mère et tant d’autres, j’ai compris que j’étais aussi forte et vous toutes qui lisez ces mêmes mots j’espère que vous l’avez aussi réalisé. J’ai voulu montrer cette puissance, l’amplifier et surtout en être fière.

Et bientôt, sans m’en rendre compte, je me levais féministe, je mangeais féministe, me douchais féministe, lisais féministe, écrivais féministe. J’étais enivrée de savoir que je pourrai être importante, que ce mot n’existait pas qu’au masculin. Fini la peur, les tabous, dans la nuit noire, j’avais mon flambeau, le féminisme. Et surtout, je n’étais plus seule…

Je veux me battre pour ce soutien, cette sororité que j’ai ressentis le 7 mars dernier dans une marche incroyable, cette force était si grisante. Je veux me battre pour la liberté, pour la fierté, pour l’indépendance. Je veux tout et que plus personne ne me l’enlève. Je veux pouvoir me regarder dans le miroir, la tête haute et dire « j’ai lutté pour que toutes les femmes que j’aime soient heureuses d’être femme ».

Voilà pourquoi je suis féministe.

Carlotta

Palmarès du concours
Catégorie « formats originaux »
1 – Caillou dans la chaussure, Anouk
2 – Comme une évidence, d’Ebène
3 – Quelques riens, Csil

Catégorie « textes »
1 – L’histoire d’un cheminement, Susy Garette
2 – Rester en vie, Ju
3 – Paye ton neutre, Feuillue

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Ceci est le compte officiel du webzine Les Ourses à plumes.

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