Femmes dans le football : un problème de représentation ?

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L’une des clés pour casser les stéréotypes, c’est de montrer de nouveaux modèles. Par exemple, des footballeuses auxquels les petites filles pourraient s’identifier et que les hommes regarderaient avec respect. Difficile dans un pays qui ne compte que 5% de joueuses parmi tou-te-s les licencié-e-s. Mais il y a quelques exemples encourageants.

La France accueille la Coupe du monde de football féminin en 2019

On ne peut pas faire mieux en termes de visibilité. Des joueuses et des support-rice-ers venus du monde entier investiront les stades français, les matchs seront sûrement un peu plus en avant à la télévision. Qui sait ? Nous pourrions finir par connaître les noms des Bleues ! Surtout qu’elles font parties des favorites. La FIFA les classe en troisième position mondiale, quand les Bleus ne sont que huitième du classement masculin. D’ailleurs, l’équipe de France féminine pourrait déjà nous faire rêver cette année lors de la Coupe du monde au Canada.

La loi du 4 août 2014 en France

La loi sur « l’égalité réelle entre les femmes et les hommes » intervient dans le domaine du sport, en s’attaquant au haut de l’échelle. Désormais, les fédérations sportives devront compter au moins 40% de dirigeantes – et 40% de dirigeants, l’obligation fonctionne dans les deux sens. Pour les sports qui comptent moins de 25% de femmes – c’est le cas du football –  le quota minimum est abaissé à 25%. La dynamique reste très forte : imaginez, 1 footballeur  sur 20 est une footballeuse, mais bientôt 1 dirigeant sur 4 sera une dirigeante à la FFF. Bonne chance !

Promotion du football féminin à la FFF

Depuis quelques années, la Fédération Française de Football, à l’image de la FIFA,  a lancé vaste plan de féminisation pour, d’un côté, encourager l’accès des femmes aux responsabilités -arbitre, entraîneure, dirigeante-  et de l’autre, inciter les filles à se lancer dans le foot grâce à des actions dans les écoles, comme « le Football des princesses » (sic), ou dans les clubs, avec des journées portes ouvertes dédiées aux filles pendant la Semaine du football féminin. Et ça marche, à en croire les chiffres de l’INSEE : la proportion de footballeuses licenciées a doublé en France depuis 2010 et leur nombre se rapproche de la barre des 100.000.

Corinne Diacre

Depuis l’été 2014, Corinne Diacre entraîne l’équipe de football masculine de Clermont Foot 63 (Ligue 2). C’est la première femme à occuper un tel poste en France. A 39 ans, c’est aussi la première à avoir obtenu le Brevet d’entraîneur professionnel de Football (BEPF). A l’origine, le club avait choisi une autre femme, la portugaise Helena Costa. Elle a finalement renoncé après des tensions avec le président, Claude Michy, dont les explications fleurent le sexisme : «C’est une femme, elles sont capables de nous faire croire un certain nombre de choses (. ..) Elle a simplement dit : « je m’en vais »». Ben voyons!

Un but pas comme les autres

Elle s’appelle Stéphanie Roche et elle a failli succéder à Zlatan Ibrahimovic pour le prix Puskàs du meilleur but de l’année. Lors d’un championnat irlandais, la jeune footballeuse a attrapé le ballon alors qu’elle était dos au but, jonglé deux fois avec puis l’a envoyé droit dans les cages. Filmée par une caméra amateur, la vidéo a fait le buzz et s’est retrouvée sélectionnée par la FIFA. Face aux plus grands, l’Irlandaise, quelque peu incrédule, est arrivée en finale, c’est-à-dire parmi les trois nominé-e-s élu-e-s par les internautes, mais c’est finalement le colombien James Rodriguez qui a remporte le prix. Cela reste une première pour une joueuse ! A 25 ans, son avenir est prometteur. A Albi (Tarn), l’an dernier, Stéphanie Roche a depuis rejoint l’équipe de Houston, aux Etats-Unis, un pays où le « soccer » féminin a bien plus de succès que son homologue masculin…. Comme quoi !

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